vendredi 5 février 2010

Nouvelles du Pérou.......

Voilà maintenant plusieurs années que je parraine une petite fille au Pérou. Ce parrainage qui représente une goutte d’eau dans mon budget (32€/mois), en regard de ce que je consacre aux restaux, voyages, fringues, et cadeaux divers autour de moi, permet de financer la scolarité de cette petite fille, ainsi que d’alimenter une caisse pour d’autres enfants de son école ne bénéficiant pas d’un parrainage.
Les lignes qui vont suivre n’ont pas pour but de mettre en valeur mon geste qui est à mes yeux le minimum que je puisse faire étant donné ce que la vie m’a généreusement donné de façon tout à fait aléatoire, mais plutôt de vous montrer ce que quelques euros mis les uns à coté des autres peuvent faire dans des pays où les gens n’ont rien.
Il s’agit en fait de la lettre annuelle de Sœur Reina Salazar Calderon Cuba, responsable du centre de parrainage de Cajamarca dont dépend Ruth Sarita, la petite fille que je parraine.
Un témoignage reçu aujourd’hui et que j’ai envie de partager avec vous…………

Cajamarca, décembre 2009

Chers parrains et marraines des enfants de Cajamarca au Pérou,

La présente a pour but de vous saluer très cordialement et de vous souhaiter de très bonnes fêtes de fin d’année et, également de vous remercier de la délicatesse que vous manifestez envers nos enfants et nos familles.
Par l’intermédiaire de cette lettre, je souhaite également, vous communiquer les activitées que nous avons réalisées cette année.
En principe, la situation économique de nos pères de famille est très affectée par la crise financière. Comme dans d’autres pays. Quelques unes des mères continuent à travailler en lavant du linge de façon rudimentaire (dans la rivière). D’autres font de la vente ambulante. D’autres (mais très peu) font taxi (ils louent le taxi pour la journée, le conduisent et doivent payer l’essence, la location et prélever leur salaire ; un jour, ça va ; un autre jour, pas si bien).

1) Chaque jour, Cajamarca grandit davantage de façon désordonnée. Les autorités municipales tentent de réorganiser la ville afin qu’il n’y ait pas de vendeurs ambulants, mais elles n’ont pas crée de marché ni de centre d’approvisionnement où ces personnes pourraient vendre leurs produits. Nos mères, qui vendent dans la rue, sont pauvres. Elles doivent courir avec leurs paniers ou les petits chariots afin que les autorités municipales ne leur prennent pas leurs affaires, parce qu’on leur confisque leurs affaires, on les emmène au dépôt, et ensuite on les arrête ou on se repartit leurs affaires. Il me semble que c’est une injustice, étant donné le peu qu’elles ont à vendre et qui leur permet d’assurer la subsistance de leurs jeunes enfants.

2) Grâce à l’aide que vous nous offrez, nous avons pu nous occuper de quelques enfants qui présentaient des problèmes de dénutrition, de grippe, de toux. D’autres, avec des problèmes de vision, ont été emmenés chez l’oculiste et on leur a établi une ordonnance pour des verres correcteurs. D’autres ont été débarrassés de leurs parasites et ensuite ils ont été aidés grâce à une alimentation supplémentaire.

3) J’ai organisé une journée à la campagne avec les mères. Ce fut très difficile. Elles sont toujours dépendantes du mari, des enfants et des tâches de la maison, mais nous avons réussi, bien que toutes n’étaient pas là. Nous avons réalisé cela. Elles sont rentrées contentes, relaxées. Elles ont joué au volley, au football. Nous avons cuisiné ensemble et nous nous sommes bien amusées, bien que nous ayons eu un jour pluvieux.

4) Cette année le cours d’alphabétisation a continué, mais là, il y a quelques difficultés du coté des mères et des maris qui n’aiment pas que la femme les dépassent. Mais, malgré cette difficulté, nous avons pu maintenir un groupe avec un nombre considérable de mères.

5) Nous leur avons appris à faire de la confiture, afin qu’elles puissent la vendre, mais cette activité n’a pas eu un grand succès. Elles ont plus vite fait de vendre de la gélatine, du flan, des glaces, etc.

6) Nous avons beaucoup forcé sur les mesures d’hygiène, afin d’éviter que les enfants ne contractent la «grippe porcine». Au moindre refroidissement, nous les renvoyions chez eux et nous recommandions aux parents de prendre les mesures nécessaires en cas de fièvre très élevée et de vomissement. Malgré de telles mesures de sécurité, une des enseignantes a dû prendre un congé obligatoire en raison de ce problème. Mais, Dieu merci, ce fût une fausse alerte.

7) Nous avons 17 enfants qui suivent des études secondaires de différents niveaux. Cette année, 6 de plus sont entrés. Toutefois, les autres restent à l’école. Trois se sont retirés et trois sont partis avec leur père vivre en dehors de Cajarmaca. Mais ceux là maintiennent un lien étroit avec moi.

8) Avec l’école ils sont partis faire un tour à la campagne, dans une communauté distante de 20 km de la ville, où il y a un parc zoologique et un élevage de truites. Ils y sont allés avec tous les professeurs et les pères qui pouvaient les accompagner (quelques uns montèrent pour la première fois en voiture). Ils ont tenté leur chance à la pêche aux truites. Ce jour là, ils se sont sentis très heureux. Certains font allusion à cette sortie dans leurs lettres.

9) Je rencontre un petit problème auprès de quelques enfants et parents et ce problème est le suivant : certains enfants ont été «abîmés» (maltraités psychologiquement par leurs parents ou par des membres de la famille qui leur sont proches). J’ai détecté cela en parlant avec les enfants et en observant leur attitude (ils aiment attraper les affaires de leurs compagnons et, dans leurs jeux, ils sont attardés et grossiers). J’ai dû les emmener chez le psychologue, après entretien avec les parents, et j’ai pû couvrir ces frais grâce aux parrainages collectifs. Ce problème parait simple à mon avis, mais il peut avoir des conséquences graves s’il n’est pas traité à temps.

10) Cette année, les enfants du cinquième niveau ont fait leur première communion. Sept ont été baptisés (ceci librement ; il n’y a pas d’obligation de le faire). En parlant avec les pères, nous ne les avons pas fait baptiser parce que le parrain manquait ou il n’y avait pas de petits animaux pour faire la fête et, ainsi, les choses se sont passées. Les enfants ont fait leur retraite avant la communion. Ils l’ont prise très sérieusement. Ils ont pu être ensemble toute la journée. Quelques unes des mères avaient préparé de la nourriture. Et comme point culminant de la journée, leur première réconciliation.

11) Nous terminons l’année scolaire à la fin du mois de Décembre et nous reprenons l’école en Mars. C’est la raison pour laquelle nous ne pouvons pas vous envoyer maintenant les carnets de notes. Ils feront l’objet d’un autre envoi.

12) Grâce à ce que nous avons reçu dans le cadre du Parrainage Plus, nous avons financé l’achat du matériel scolaire pour 5 enfants. Nous avons pu financer les soins de santé de 2 enfants, et de certains memebres de leur famille. Nous avons également payé des cours complémentaires à 105 élèves et contribué au financement des cours d’un enfant admis à Sénati.

Je vous remercie pour votre aide et votre confiance en moi pour aider vos filleuls. Je vous prie de m’excuser si je n’ai pas répondu à vos attentes. Je fais tout mon possible.
Encore merci beaucoup et que Noël vous combe de bénédictions et en reprenant ce qu’a dit Jésus : «tout ce que vous faites pour ces petits, vous le faites pour moi».

Respectueusement

Sœur Reina Salazar Calderon Cuba.

3 commentaires:

  1. Vraiment, je te félicite...
    Et y aurait-il moyen pour toi d'aller la voir, cette petite filleule?
    En tout cas, je trouve génial que tu sois ainsi informée si précisément de ce à quoi sert ton argent.

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  2. Oui c'est rassurant d'avoir des comptes rendus de temps à autre, ça permet de voir si le peu qu'on donne a une utilité ou non.
    On est fortement encouragé à aller voir nos filleuls..........mais je n'y tiens pas.
    En dehors du fait qu'il s'agisse d'un voyage particulièrement onéreux, j'ai lu des témoignages où les parrains sont reçus comme des Dieux vivants.........ça me parait tellement disproportionné quand je pense à ces 30€ qui sont prélevés tous les mois sur mon budget sans douleur.....

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  3. Quel contraste avec la vie ici...
    Oui j'imagine que c'est curieux d'être accueilli avec autant de déférence... Je n'aimerais pas trop ça non plus. En tous cas c'est chouette ce que tu fais.

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