Remède

J’ai souvent tendance à oublier que je suis pharmacienne, et que si je ne suis pas à l’abri des maux, ben les remèdes, l’air de rien, c’est quand même mon rayon…………

C’te distraite que je fais des fois moi……

Alors une crise existentielle finalement ça a aussi sa propre chimie (même si un gros travail de fond reste nécessaire).

J’ai donc testé pour vous……

Face à un gros coup de «je veux des vacances jusqu’à l’écoeurement, des voyages, et vivre ma vie à fond», prenez un chouette week end ensoleillé et chaud. Entassez dans le coffre de la voiture, tente, chaussures de randos, maillots de bain, duvets et pique nique. Munissez vous d’une bonne copine capable de s’extasier avec vous devant chaque pierre du plus beau village du monde à vos yeux et à votre cœur. Et quand je dis «chaque pierre», j’exagère à peine.

Rejoignez la horde des vacanciers sur les routes, puis au bout d’une heure quittez la nationale pour emprunter une petite route de montagne que vous seriez capable de faire les yeux fermés. Surveillez du coin de l’œil la copine à coté (Melle C en personne) pour vérifier qu’elle ne vire pas au vert dans les virages comme meilleure coupine généralement en montagne quand elle n’est pas au volant. Puis au détour d’un virage, découvrez au loin, niché entre les montagnes, l’endroit que vous aimez le plus au monde, le seul lieu qui au milieu de tous les déménagements de votre enfance n’a jamais bougé.

Humez l’air au parfum de buis et redevenez la même petite fille qui courait dans la «montée du tricot», qui se cachait dans les «viols», qui hurlait en trempant ses pieds dans l’eau glaciale du «bez», et qui se faisait peur en entendant des bruits de vipères dans les buissons secs des sentiers alentours.

Ajoutez un pique nique au bord du torrent, en criant presque pour se faire entendre de la personne à 2 mètres de vous, une randonnée à l’ombre des pins, des heures de farniente à la piscine en gloussant devant le cinéma de la surveillante de baignade.

Parsemez des moments de tension terrible où penchée sur une carte et le descriptif d’un itinéraire l’angoisse noue la gorge

- P’tain ! d’après toi qu’est ce que ça veut dire «prendre le sentier du deuxième lacet à gauche» ? c’est le sentier, ou le lacet qui est à gauche ?
- Ben, euuuuh, le sentier
- Ah……..moi j’aurais dis le lacet
- ………….ben………..on fait quoi alors ?
- Ben si c’est le sentier, ça veut dire qu’il faut tout remonter
- ………..je ne remonte pas moi………..ah non !
- Bon, on va dire que c’est le lacet alors…..
- Oui, tu as raison, c’est mieux…..

Et le dimanche soir, de retour chez vous, cuite par le soleil, allongée sur votre lit, avant de vous endormir, dites vous que si les prochaines vacances ne sont que dans 8 mois, le prochain week end sera là dans 6 jours…….

Elle est pas belle la vie ?

PS : Ce week end m’aura coûté à peine 50€.

Chatillon en Diois 8 Août 2010