mardi 8 mars 2011

Rouge.....

Il faut que je vous fasse un aveu terrible…….un truc qui va vous scier ! j’vous jure.
La couleur de mes cheveux n’est pas naturelle………ben oui. Je sais, ça fout un coup, j’aurais adoré être une jolie rousse piquée de taches de rousseur et aux yeux verts, mais je suis née châtain, aux yeux marron et avec une peau uniformément blanche à la limite du transparent (mes jambes livides sont une curiosité qui à elle seule mérite le détour tous les étés).
A défaut de pouvoir me métamorphoser d’un coup de baguette magique je peux au moins tricher avec mes cheveux. Je ne vous cache pas quelques bévues concernant mes différentes expériences de couleur (en particulier la veille du mariage d’une amie), mais grosso modo j’arrive maintenant à maintenir une nuance entre le blond vénitien et le roux selon que je me souvienne ou non de la dernière marque de coloration utilisée.
J’ai récemment découvert une boutique, tout près de chez moi, qui vend aux professionnels et aux particuliers les marques des coiffeurs. Le nuancier plus large, et les conseils rassurants m’ont permis de cibler la couleur dont je rêvais et ce matin j’ai tenté l’expérience en suivant scrupuleusement les indications de la vendeuse. 75 ml de ci, 50 ml de ça, 35 min, ajout du truc rose etc……un vrai travail de chimiste.
Mes cheveux ont viré au roux étincelant et partagée entre le ravissement et la crainte d’avoir forcé un peu sur la dose je suis allée sonder ma sœur de passage chez mes parents tout près de chez moi.

- Franchement ! comment tu trouves ?
- Ah ben c’est chouette, j’aime bien.
- C’est vrai ?
- Ben oui !
- Ça fait pas trooooop…… ?
- Ben ça fait roux !

Encore un peu inquiète je suis alors descendue en cuisine rejoindre ma mère affairée au repas.

- Comment tu trouves ?
- Ah ben c’est roux !
- C’est ce que je voulais…..
- Et bien si c’est ce que tu voulais, c’est encore mieux !
- C’est pas troooooooop........ ?
- C’est comme tu aimes !

Rassurée je suis donc remontée rejoindre mes petites nièces barbotant dans leur baignoire à l’étage et à peine la porte franchie c’est Pomponnette qui m’a accueillie en s’écriant........

- Whaaaaaaaa ! Liliiiii, tu as les cheveux tout rouges !!!!!!!!!

Du coup je doute……..je me demande si ça n'est pas trooooooop........

mardi 1 mars 2011

Goût amer........

Il y a quelques années un ex petit copain ayant du mal à digérer ma décision de mettre fin à notre relation, et persuadé qu’il ne s’agissait que d’un caprice de ma part, avait insisté pour m’accompagner un week end à Nice où je comptais descendre retrouver une amie.
C’était au mois de Mai, j’avais besoin de soleil, de papotages entre filles (à l’époque j’étais depuis peu en Isère et n’avait donc aucune amie à proximité), de restau sur le port, et de légèreté pour oublier l’hiver de merde que je venais de passer (rupture, démission, dépression……que du bonheur).
J’avais prévu un aller retour rapide mais l’idée de rejoindre Nice par les Alpes, toutes fenêtres ouvertes, avec mes cassettes préférées dans le poste me réjouissait.
Il m’avait pris un peu au débotté, juste au moment de partir. Une voix mourante au téléphone «Steeeeeeeeeplé, je veux voir la mer, je te foutrais la paix, je suis comme toi j’ai juste besoin de soleil».
Je lui avait expliqué très clairement que je souhaitais passer ce week end sans lui, juste avec mon amie, et qu’en plus du fait que je n’avais aucune envie de l’avoir dans mon périmètre il était hors de question que je l’impose à ma copine qui habitait à l’époque un tout petit studio.

«T’inquiééééééte, tu n’auras qu’à me déposer sur une plage et basta, tu ne me verras pas du week end ».

Comme je suis une imbécile et que je ne sais pas toujours dit non, j’avais renoncé au plaisir de voyager seule et l’avais donc embarqué tout heureux d’avoir réussi à me faire plier.
Mais comme je suis aussi moins bête que j’en ai l’air, je l’ai effectivement déposé sur une plage à l’arrivée en lui donnant rendez vous «même endroit, même heure» le lendemain.
Je revois encore sa tête perplexe……….
Parti sans rien, sans un sou (il était fauché, au chômage, interdit bancaire, etc….), avec juste un tee shirt et un slip de rechange, persuadé que mon bon cœur allait flancher au cours des 5h de route qui lui avaient paru largement suffisantes pour que je lui retombe dans les bras, à aucun moment il n’avait imaginé qu’effectivement je le larguerai 24h sur un bout de sable face à la mer.
J’avais récupéré le lendemain un type défait, furieux, amer, brûlé par le soleil et souffrant d’une insolation. Aucun hôtel n’ayant accepté de l’héberger il avait dormi sur la plage. Les 5h du retour s’étaient déroulées dans un silence pesant et chargé de rancune.
Après m’avoir traité d’égoïste, il avait disparu et je n’ai plus jamais entendu parler de lui.
Je précise que ce n’est pas un ado de 15 ans que j’avais malmené ainsi, mais un adulte de 33 ans tout à fait capable de se débrouiller seul et surtout sans moi.
Je vis actuellement une situation extrêmement différente mais qui m’amène à la même colère, et au même sentiment de ne pas avoir été correctement écoutée. Je suis furieuse face à ce gouffre entre ce que je suis supposée être que je le veuille ou non, et ce que je demande juste à être. On m’a parfois reproché (les hommes), de me blinder et d’ériger un mur épais entre eux et moi. Mais à quoi bon ouvrir des portes si c’est pour devenir une autre dans les yeux de celui qui refuse de vous accepter telle que vous êtes.
Bref, je suis furieuse, déçue, et sans aucun doute coupable de ne pas avoir voulu venir le coup.

Mais sinon ça va !