dimanche 8 mai 2011

Jour 5

Vendredi 8 Avril 2011 non loin du col d’Ifrkhas (1350 m)

Je pense (et je sens) qu’aujourd’hui a été la journée la plus dure physiquement pour moi. L’accumulation de fatigue sans doute, la chaleur (35° à l’ombre) et une hypoglycémie en pleine montée qui m’a obligé à m’arrêter et à m’allonger pour retrouver un peu de forces, bref ! J’ai franchement ramé. Mon petit malaise m’a laissé ensuite des jambes et des bras de coton dont je me serais bien passé pour poursuivre la randonnée.
Noter pour plus tard : prévoir dorénavant 2 gourdes. Une pour l’eau en cours de traitement et une pour l’eau prête à boire. Mes comprimés mettent 2heures à désinfecter l’eau franchement trouble, et au cours de ces 2 heures j’attends la langue pendante en mendiant auprès de mes compagnons de voyage quelques gorgées d’eau qu’ils m’offrent volontiers.
Malgré ces petites contrariétés la randonnée a été une fois de plus splendide et époustouflante avec des points de vues magnifiques à certains endroits.


Les villages sont parfois difficiles à distinguer, fondus dans le décor. Il faut scruter, repérer une maison, puis une autre et c’est soudain tout un village que l’on avait sous les yeux qui apparaît.
Nos lieux de bivouac sont toujours perchés, nous permettant de dominer plaines et montagnes.
Toujours aussi à proximité d’un village où notre cuisinier achète des produits frais, dont le dindon d’hier soir «bibi» avec lequel il nous a régalé.
Je ne pense pas avoir aussi bien mangé jusqu’ici au cours des mes différents treks. Les repas ont toujours été particulièrement délicieux mais Mohamed notre adorable cuisinier est réellement exceptionnel.


En plus d’être guide, Lhoussein s’avère être aussi rebouteux et excellent masseur. Ce soir, avec l’aide de l’une des nôtres qui est aussi de la partie, il va masser chacun d’entre nous. C’est actuellement le tour de Melle C dont les cris me laissent à penser que quelques points douloureux viennent d’être détectés.
Après presque 1 semaine sac au dos, je pense que ce massage sera le bienvenue………même si je dois hurler.


(Massage sur les coups de soleil........que du bonheur....)

dimanche 1 mai 2011

Jour 4

Jeudi 7 Avril 2011 Tarast (1200m).

Allongée sur un matelas, en pleine nature face aux sommets enneigés de l’Atlas, alors que le jour décline, je peux dire que je vis un moment de véritable plénitude et de bonheur à garder parmi les fiches «instants uniques» de ma mémoire.


Une odeur d’oignons qui rissolent s’échappe de la grande tente berbère qui fait office de cuisine, et mon ventre gargouille déjà de plaisir par anticipation.
Pour cette journée, le soleil a été très franchement de la partie. Enfin, nous avons pu ranger les polaires au fond des sacs et offrir nos bras nus aux caresses du soleil. En ce qui me concerne on parlera d’ailleurs plutôt de «gifles» car j’ai littéralement grillé tel un toast.
Largement plus facile qu’hier (ou alors ce sont mes muscles qui s’adaptent……..), cette randonnée nous a fait traverser les nombreux champs de luzernes et d’orge parsemés de coquelicots. On distingue les jeunes filles qui y travaillent et arrachent les mauvaises herbes, grâce à leurs vêtements joyeusement colorés qui se détachent du vert ambiant. Elles nous saluent timidement s’arrêtant pour nous regarder passer en riant, légèrement embarrassées de l’intérêt qu’elles succitent chez nous.


La modeste photographe qui sommeille en moi s’est régalée des contrastes.
Après le repas pris à l’ombre des oliviers, nous nous sommes enfoncés dans les gorges de l’assif Ourous habituellement à sec à cette époque. Mouuuarrrf ! C’était que des menteries, les pluies des derniers jours avaient grossi l’habituel pissouillou et il nous a fallu progresser durant une petite heure avec de l’eau argileuse jusqu’aux genoux, la violence du courant menaçant à chaque instant de nous renverser.


Mes chaussures sont trempées et j’ai peu d’espoir que la nuit aux pieds de la tente ne leur permette de sécher. J’irai tout à l’heure les poser près du feu où les muletiers font actuellement cuire le pain. Un pain qui me manquera d’ailleurs une fois de retour en France.


Melle C est partie tout à l’heure rejoindre le cuisinier, un stylo et un calepin à la main.
Je l’entends qui pose des questions sur les tajines savoureux que nous avons eu toute la semaine et elle prend des notes.


Elle vient de sortir à l’instant de la tente cuisine annonçant qu’à partir de maintenant elle ne pouvait plus louper un tajine. Derrière elle j’ai alors entendu la voix paisible et souriante de Mohamed ajouter : «Inch Allah»……..

jeudi 28 avril 2011

Aaaaaaaaaaaaaah

Aaaaaaaaaaaaaaaah !!!

J’ai la haine, j’ai les nerfs et le démon !!!! Ce soir ils ont annulé «Lie to Me» sur M6 pour diffuser un film en DEUX épisodes concernant la rencontre du prince Edward et de sa dulcinée.
Je leur souhaite sincèrement tout le bonheur du monde mais je me fous complètement de leur love story. Et à un poiiiiiiiiint............. 
Surtout si ça doit en plus foutre en l’air ma soirée…………..
Punaise est ce qu’on bloque les programmes télé chaque fois que mon cœur s’emballe pour quelqu’un ? (notez qu'on devrait des fois car l'avis de l'opinion public me serait parfois d'un grand secours, bref !)
Aaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhh

vendredi 22 avril 2011

Jour 3

Mercredi 6 Avril 2011 17h20 Tilaghzi (1450 m)

Rude journée pour nous aujourd’hui car nous avons rejoins notre bivouac d’une seule traite sans la petite pause déjeuner bienfaisante (décalée un peu plus tard……….ils ne nous ont tout de même pas affamés, ils n’auraient pas osé……..).
Nous avons alterné les sentiers vertigineux et les petits chemins au milieu des terrasses cultivées et des canaux d’irrigation. Melle C qui souffre de vertige, passée la première surprise «on va passer LA ????????» a assuré comme un chef.


La dernière ascension qui nous a permis d’accéder au plateau où nous avons installé notre bivouac a été franchement douloureuse et il m’a semblé sentir fonctionner chacun de mes muscles endormis par l’hiver et à peine violentés par le peu de ski fait cette année.
Nous continuons à traverser les villages si pittoresques au milieu des poules et des chèvres, entourés d’une nuée d’enfants qui ne renoncent à nous suivre que lorsque nous nous éloignons trop du village. Ceux du village suivant prennent alors le relais…….


La nuit dernière a été largement moins fraîche, mais en revanche beaucoup plus agitée. Les tempêtes de vent se sont succédées, la violence des bourrasques nous réveillant régulièrement, et notre tente a rendu l’âme. L’un des arceaux soutenant le double toit a cédé sous la force du vent (une erreur humaine lors du montage n’est pas exclue……..), et la section devenue tranchante a transpercé et déchiré le toit………
Melle C a bien tenté de m’alerter dans la nuit en me signalant qu’il lui semblait que la tente nous tombait dessus, mais engourdie par le sommeil (je n’en n’ai aucun souvenir) je lui aurais répondu «Non ! La tente ne tombe pas», dans le but sans doute de la renvoyer illico dans les bras de Morphée. Il est vrai que quand je dors, le monde peut s’écrouler……..
Notre tente avait des allures de tipi au réveil avec ses deux tiges tendues vers le ciel.
Le groupe s’est donc resserré dans les autres tentes pour nous offrir un nouveau toit…..Moi j’dis qu’ils sont trop chics !


Au moment où j’écris ces lignes un orage éclate au dessus de nous, et repliés sous nos toiles nous attendons patiemment la fin du déluge.
J’ai profité de la proximité d’un cours d’eau à coté de notre bivouac pour me laver enfin les cheveux. Le contact avec l’eau glaciale a été brutale et saisissant, nous arrachant des hurlements. Cela dit, une fois réchauffée cela fait un bien fou de se sentir un chouilla propre…….

lundi 18 avril 2011

Jour 2

Mardi 5 Avril 2011 18h20 Gorges de Tassefdart (1300m)

Journée plutôt riche en émotions aujourd’hui avec en particulier la dégringolade d’une mule dans une pente sous nos yeux atterrés après un malheureux faux pas. Il ne s’agissait pas de l’une des nôtres, déjà loin devant, mais de la mule d’une famille que l’on a croisé alors que nous atteignions (péniblement en ce qui me concerne…..) un col. Je marchais seule un peu en avant d’une partie du groupe quand un cri de Melle C m’a fait me retourner brusquement. La mule, emportée par son chargement, roulait quasiment plus bas ne parvenant pas à stopper sa chute alors que le muletier tentait en vain de la rattraper en s’élançant derrière elle. Figés sur les rochers nous observions la scène impuissant. Il faut savoir qu’une mule coûte dans les 1500 € et que c’est à la fois un moyen de transport et surtout un outil de travail indispensable pour chaque famille.
Ce qui m’a surprise c’est le calme dans lequel s’est déroulé l’accident. Pas de cris du coté de la famille, juste du sang froid et les paroles du muletier pour rassurer sa mule quand celle-ci a enfin pu s’arrêter.
Visiblement, par je ne sais quel miracle, il y a eu plus de peur que de mal et à part quelques égratignures la mule s’en est sortie indemne.

(une de nos mules se fait la malle....)

Soulagés, mais passablement remués, nous avons repris notre ascension.
Le temps est instable et nous alternons les périodes où nous marchons en nage, abrités du soleil sous nos chapeaux ou Chech, avec celles qui nous tombent dessus brusquement sans prévenir, de pluie, froid et vent. Polaires, anoraks, bonnets et capuches, sortent alors de nos sacs et nous traversons ces tempêtes en attendant la prochaine accalmie.
D’après ce que j’ai pu voir vite fait avant de partir, le temps devrait s’arranger à partir de demain, Inch Allah…..


Les paysages sont magnifiques et parfois spectaculaires avec les villages berbères qui se découpent dans la montagne à l’horizon.


Ce matin à 5h1/2 c’est l’appel de l’Imam pour la prière qui nous a réveillé, mais pas bien longtemps puisque je me suis rendormie avant le second appel que je n’ai pas entendu ½ heure plus tard.
La nuit dernière a été fraîche (6°c dans la tente) et pour la majorité il a été difficile de se réchauffer.
Neutralisée par le sommeil je n’ai pas eu le courage de sortir de mon duvet pour aller récupérer une seconde polaire dans mon sac à dos. Ce soir je serai plus prudente……

samedi 16 avril 2011

Jour 1

Lundi 4 Avril 2011 19h25 Aït Mhali (Maroc Haut Atlas)

En commençant ce nouveau carnet de voyage, perdue à 1600 mètres d’altitude en plein Atlas, je pense surtout à Meilleure coupine qui me l’a offert juste avant de partir. J’hésitais à écrire, il s’agit de mon 4ième voyage au Maroc, je ne débarque pas en terre inconnue, et je craignais que mes mots ne manquent de fraîcheur, dépourvus de la surprise provoquée par la découverte. Ce carnet inattendu trouvé dans ma boite aux lettres a pris la décision pour moi.
Dehors il fait froid et j’entends la pluie tomber sur la toile de tente (oui on est bien au Maroc). Au milieu des sacs à dos, duvets et polaires jetés en vrac, cet adorable carnet fermé par un ruban rouge a quelque chose de délicat et d’anachronique qui me plait beaucoup. Et puis c’est un peu comme si meilleure coupine m’accompagnait……
Pour l’heure c’est Melle C que j’ai embarqué dans mes aventures ( ou l’inverse…….car elle a du potentiel la miss C) et qui découvre pour la première fois le Maroc et le trek itinérant. Elle a pour cela bravé sa terreur de l’avion, neutralisée par un sédatif (sinon il aurait fallu l’assommer), pendant que j’affrontais ma propre peur à l’aide d’un bon verre de blanc servie par les hôtesses. Même effet, avec le plaisir en plus…….
En ce qui me concerne ce n’est pas la première fois que mes pieds foulent le sol marocain et j’espère bien que ce n’est pas la dernière.
J’espère aussi vraiment que Melle C vivra le même coup de foudre que moi pour ce fabuleux pays. Pour le moment elle semble ravie et émerveillée, tout comme moi.
Nous sommes actuellement au dessus de Marrakech dans le haut Atlas. Après une courte nuit à Marrakech (trop courte à mon goût car les joies de l’enmerdement maximum nous ont fait arriver très en retard dans la nuit sur les coups de 3h du matin) nous avons pris un minibus qui nous a déposé 2 heures plus tard au départ de notre périple.
Petit groupe de 9 personnes, 5 mules (dont 2 teigneuses qui donnent des coups de pieds et que je n’arrive pas à distinguer des autres……c’est ballot), un guide, un cuisinier et les muletiers. Après presque 24h ensemble je dirais que le groupe semble très sympathique et que la semaine à venir ne devrait franchement pas être désagréable.


Nous évoluons sur les sentiers, parfois véritables pierriers casse gueule, en traversant de nombreux villages berbères, suivis de près par les enfants qui courent autour de nous partagés entre la timidité et la franche curiosité.
Les paysages sont superbes et le temps gris et menaçant accentue la couleur ocre des montagnes et le vert tendre de la nature environnante qui se réveille.



Nos mules qui ploient sous nos sacs, tentes, et autre matériel nécessaire à cette semaine de bivouac (vous me croirez si je vous dit qu’on se trimballe une énorme bouteille de butane ?), avalent les kilomètres et dénivelés sans sourciller, nous laissant rapidement loin derrière elles.


J’ai retrouvé avec bonheur la tradition incontournable du thé à la menthe, véritable moment de saveur et de détente où en chaussettes (plus ou moins fraîches les chaussettes après 4h de marche…….), assis sur des matelas, on trinque au plaisir de ces quelques jours loin du quotidien.
Je découvre aussi avec ce nouveau trek un truc de fou, super pratique : la lampe frontale qui libère les mains et me permet d’écrire ces lignes avec un minimum de confort dans l’obscurité. Comment se fait il que j’ai attendu si longtemps pour découvrir et utiliser ce truc formidable ??

jeudi 14 avril 2011

Retour

Ce silence était une petite pause……..
Petite pause nécessaire après ces deux ans à écrire régulièrement sur ce blog. Je n’avais pas envie de fermer la porte, mais juste envie de ne pas me forcer et de ne pas écrire pour écrire. Je vous aurais ennuyé…….
Grosse fatigue (à ne pas confondre avec «grosse déprime»), besoin d’ailleurs, il me fallait un petit déclic pour redémarrer, et j’ai donc attendu patiemment…..
Me revoilà donc avec un carnet de voyage tout frais tout chaud, requinquée par une semaine extraordinaire au Maroc à crapahuter dans le haut Atlas, avec des personnes que je regrette d’avoir quitté si vite……..
En attendant la suite, voici au moins une photo….

Maroc, Haut Atlas Avril 2011

mardi 8 mars 2011

Rouge.....

Il faut que je vous fasse un aveu terrible…….un truc qui va vous scier ! j’vous jure.
La couleur de mes cheveux n’est pas naturelle………ben oui. Je sais, ça fout un coup, j’aurais adoré être une jolie rousse piquée de taches de rousseur et aux yeux verts, mais je suis née châtain, aux yeux marron et avec une peau uniformément blanche à la limite du transparent (mes jambes livides sont une curiosité qui à elle seule mérite le détour tous les étés).
A défaut de pouvoir me métamorphoser d’un coup de baguette magique je peux au moins tricher avec mes cheveux. Je ne vous cache pas quelques bévues concernant mes différentes expériences de couleur (en particulier la veille du mariage d’une amie), mais grosso modo j’arrive maintenant à maintenir une nuance entre le blond vénitien et le roux selon que je me souvienne ou non de la dernière marque de coloration utilisée.
J’ai récemment découvert une boutique, tout près de chez moi, qui vend aux professionnels et aux particuliers les marques des coiffeurs. Le nuancier plus large, et les conseils rassurants m’ont permis de cibler la couleur dont je rêvais et ce matin j’ai tenté l’expérience en suivant scrupuleusement les indications de la vendeuse. 75 ml de ci, 50 ml de ça, 35 min, ajout du truc rose etc……un vrai travail de chimiste.
Mes cheveux ont viré au roux étincelant et partagée entre le ravissement et la crainte d’avoir forcé un peu sur la dose je suis allée sonder ma sœur de passage chez mes parents tout près de chez moi.

- Franchement ! comment tu trouves ?
- Ah ben c’est chouette, j’aime bien.
- C’est vrai ?
- Ben oui !
- Ça fait pas trooooop…… ?
- Ben ça fait roux !

Encore un peu inquiète je suis alors descendue en cuisine rejoindre ma mère affairée au repas.

- Comment tu trouves ?
- Ah ben c’est roux !
- C’est ce que je voulais…..
- Et bien si c’est ce que tu voulais, c’est encore mieux !
- C’est pas troooooooop........ ?
- C’est comme tu aimes !

Rassurée je suis donc remontée rejoindre mes petites nièces barbotant dans leur baignoire à l’étage et à peine la porte franchie c’est Pomponnette qui m’a accueillie en s’écriant........

- Whaaaaaaaa ! Liliiiii, tu as les cheveux tout rouges !!!!!!!!!

Du coup je doute……..je me demande si ça n'est pas trooooooop........

mardi 1 mars 2011

Goût amer........

Il y a quelques années un ex petit copain ayant du mal à digérer ma décision de mettre fin à notre relation, et persuadé qu’il ne s’agissait que d’un caprice de ma part, avait insisté pour m’accompagner un week end à Nice où je comptais descendre retrouver une amie.
C’était au mois de Mai, j’avais besoin de soleil, de papotages entre filles (à l’époque j’étais depuis peu en Isère et n’avait donc aucune amie à proximité), de restau sur le port, et de légèreté pour oublier l’hiver de merde que je venais de passer (rupture, démission, dépression……que du bonheur).
J’avais prévu un aller retour rapide mais l’idée de rejoindre Nice par les Alpes, toutes fenêtres ouvertes, avec mes cassettes préférées dans le poste me réjouissait.
Il m’avait pris un peu au débotté, juste au moment de partir. Une voix mourante au téléphone «Steeeeeeeeeplé, je veux voir la mer, je te foutrais la paix, je suis comme toi j’ai juste besoin de soleil».
Je lui avait expliqué très clairement que je souhaitais passer ce week end sans lui, juste avec mon amie, et qu’en plus du fait que je n’avais aucune envie de l’avoir dans mon périmètre il était hors de question que je l’impose à ma copine qui habitait à l’époque un tout petit studio.

«T’inquiééééééte, tu n’auras qu’à me déposer sur une plage et basta, tu ne me verras pas du week end ».

Comme je suis une imbécile et que je ne sais pas toujours dit non, j’avais renoncé au plaisir de voyager seule et l’avais donc embarqué tout heureux d’avoir réussi à me faire plier.
Mais comme je suis aussi moins bête que j’en ai l’air, je l’ai effectivement déposé sur une plage à l’arrivée en lui donnant rendez vous «même endroit, même heure» le lendemain.
Je revois encore sa tête perplexe……….
Parti sans rien, sans un sou (il était fauché, au chômage, interdit bancaire, etc….), avec juste un tee shirt et un slip de rechange, persuadé que mon bon cœur allait flancher au cours des 5h de route qui lui avaient paru largement suffisantes pour que je lui retombe dans les bras, à aucun moment il n’avait imaginé qu’effectivement je le larguerai 24h sur un bout de sable face à la mer.
J’avais récupéré le lendemain un type défait, furieux, amer, brûlé par le soleil et souffrant d’une insolation. Aucun hôtel n’ayant accepté de l’héberger il avait dormi sur la plage. Les 5h du retour s’étaient déroulées dans un silence pesant et chargé de rancune.
Après m’avoir traité d’égoïste, il avait disparu et je n’ai plus jamais entendu parler de lui.
Je précise que ce n’est pas un ado de 15 ans que j’avais malmené ainsi, mais un adulte de 33 ans tout à fait capable de se débrouiller seul et surtout sans moi.
Je vis actuellement une situation extrêmement différente mais qui m’amène à la même colère, et au même sentiment de ne pas avoir été correctement écoutée. Je suis furieuse face à ce gouffre entre ce que je suis supposée être que je le veuille ou non, et ce que je demande juste à être. On m’a parfois reproché (les hommes), de me blinder et d’ériger un mur épais entre eux et moi. Mais à quoi bon ouvrir des portes si c’est pour devenir une autre dans les yeux de celui qui refuse de vous accepter telle que vous êtes.
Bref, je suis furieuse, déçue, et sans aucun doute coupable de ne pas avoir voulu venir le coup.

Mais sinon ça va !

mardi 22 février 2011

Drapeaux......

Bon cela dit, j’ai encore la force de tenir un pinceau et de le pousser……..
Voici donc mes fameux drapeaux terminés……..et l’original

Prochaine étape : Inonder famille et amis de mes oeuvres.......


lundi 21 février 2011

J'arrive....

Nouveau design, nouvelles couleurs, j’ai un peu refait les tapisseries, déplacé les meubles, et changé les rideaux. Besoin de nouveauté et de changement pour continuer.
Un peu comme cet hiver qui n’en finit pas, j’ai le sentiment de me traîner et d’avancer au ralenti. Autant je me suis bougée et je n’ai pas arrêté de tout l’été, autant je me sens clouée au sol par la fatigue et la torpeur en ce moment.
L’envie et le plaisir d’écrire sont là, bien présents en moi, mais mon esprit peine à saisir les instants sources d’inspiration. J’hiberne en quelque sorte, mais je ne suis pas loin…….et je reviens au plus vite.

mercredi 2 février 2011

Cascades....

Conséquence de ce drôle d’hiver, les sorties skis de mon club s’annulent désespérément les unes derrière les autres……
Hier après midi, en pleine bourre à la pharmacie, ma copine C infirmière aux urgences de l’hôpital Sud de Grenoble m’appelle surexcitée (et quand elle m’appelle au boulot c’est qu’elle a une idée bien précise derrière la tête et qu’elle veut que je dise oui tout de suite, à l'arrache, en réfléchissant le moins possible).

- Tu as reçu le mail d’Y ? la sortie de Dimanche prochain est annulée !!!!! les bouuuuuuuuuules

- Oui, et ça t’étonne ? il n’y a pas un poil de neige..........

- Y’en a à Chamrousse, je te juuuuuure, tous les traumas qu’on récupère en ce moment viennent de là haut. Je leur demande dés qu’ils arrivent, la neige, l'état des pistes, tout çaaaaa, et il y a au moins 30 cm au bas des pistes. On pourrait y aller Dimanche………

- ………….

- Alors ? ça te dit ?

- Tous tes éclopés viennent de là haut ?

- Oui TOUS !

- Et ça ne t’inquiète pas ?

- Boaaaarf ! Bon OK, la neige est un peu dure, OK, mais si on y va mollo………

- Oué………mollo........

- Alleeeeeezzzzzzzzzzzzzzz.........

J’ai dit oui, je vous tiens au jus. En cas d’absence prolongée contactez le CHU de Grenoble qui transmettra, j’ai déjà réservé ma chambre.

lundi 31 janvier 2011

Drôle d'hiver.....

Drôle d’hiver…..
Drôle d’hiver qui m’engourdit et me donne le sentiment de végéter, presque d’hiberner, en attendant des jours meilleurs.
Je ne voulais pas de cet hiver là, je l’avais pourtant signalé dés le départ, car je ne m’étais pas suffisamment rassasiée de chaleur et de soleil. Comme d’habitude je n’ai pas été écoutée…..
Cet hiver m’ennuie, un peu comme un invité que l’on reçoit par la force des choses, parce qu’il le faut, parce que ça se fait quand on est bien élevée, et qu’il faut rendre l’invitation, alors qu’on a rien à lui dire.
Un invité qui ne sent pas que le courant ne passe pas, et qui s’incruste malgré le vide sidéral des conversations où tous les sujets bateau ont été épuisés. Un invité qui ne capte pas les petits signes qui le poussent discrètement et poliment vers la porte et ne voit pas l’hôtesse qui débarrasse, disparaît en cuisine et se lance dans la vaisselle.
Non vraiment, cet hiver est plutôt grossier. Il est venu les mains quasiment vides, sans rien pour poudrer correctement les sommets et me consoler avec de belles descentes. Il nous a jeté en vrac son sac de neige en Décembre (tiens ! prends ça…) et considérant avoir rempli ses obligations il s’est vautré dans le canapé en attendant qu’on le serve. Tout a fondu et il fait maintenant soit trop froid pour que ça tombe à nouveau, soit trop chaud………..pour que ça tombe à nouveau.
C’est du grand n’importe quoi.
Même l’hiver 2010, qui pourtant ne nous a pas épargné, m’a semblé plus sympathique et plus correct. C’est vous dire !
Alors je le reçois avec ennui et j’attends patiemment son départ………..

samedi 29 janvier 2011

Perplexité.....


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A quand le Tampax de la St Valentin ?

dimanche 23 janvier 2011

Madeleine...

Cette semaine une cliente m’a offert un rameau de mimosa. Elle ne le savait pas mais si presque tout le monde connaît la madeleine de Proust, il y a aussi le mimosa de Lili.
Il y a bien longtemps (je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître…) j’ai habité dans les Landes. J’avais moins de 10 ans et notre maison était au milieu des pins et des mimosas.
Lorsque ceux-ci fleurissaient l’air embaumait et j’ai gardé de l’arrivée du printemps cette odeur d’enfance. Chaque année je vois réapparaître sur les gondoles des fleuristes, ou à l’avant des caisses des supermarchés, les bouquets de mimosas, et il me suffit de me pencher vers les boules cotonneuses pour être propulsée à nouveau dans le temps et me retrouver perchée sur les branches fragiles que je n’avais pourtant pas le droit d’escalader.
Ce rameau n’aura duré que quelques jours mais il m’aura fait un plaisir fou que ne devait certainement pas supposer la personne qui me l’a si gentiment offert

mercredi 19 janvier 2011

Le mercredi c'est réflexion....

Vivre seule présente à mes yeux de nombreux avantages. À tel point d’ailleurs que je fais en sorte de ne changer en rien la situation.
Cependant, je constate en m’observant (oui, je m’observe…….sinon qui le ferait hein ?) qu’avec le temps il va falloir que je veille au grain pour ne pas me laisser aller naturellement et définitivement à mes petits travers et devenir une sombre enmerdeuse ou un ours.
Je ne suis évidement pas encore une vieille dame de 80 ans, aigrie et acariâtre, mais je ne suis plus non plus une jeunette de 20 ans découvrant euphorique et inscouciante l’indépendance, tout à fait relative, loin du regard de Papa et Maman.
A presque 40 ans j’ai un solide parcours en solo et je me suis créée une petite bulle de paix et d’harmonie qui s’appelle mon «chez moi». Personne pour me remettre à ma place quand je dépasse les bornes, personne pour contrarier mes projets quand je me lève le matin décidée à ne m’occuper que de moi, aucune mauvaise humeur à gérer, et aucun compromis à faire sinon avec moi-même (ça arrive….).
Sans gardes fous dans ma vie personnelle (au boulot c’est une autre histoire) je réalise que mon caractère va en s’affirmant et que je deviens de plus en plus brutale dans mes discours, oubliant parfois de nuancer lorsque que je donne mon avis ou que j’exprime une contrariété.
Rien de grave pour le moment, juste des petites remarques de mon entourage, pas forcément toujours des critiques d’ailleurs, qui m’ont amené à me poser des questions et à réaliser qu’il fallait que je sois prudente et que je me surveille.
De la même façon je me suis aperçue qu’entourée d’amis et de proches qui me connaissent depuis des années et n’ignorent pas combien je suis soucieuse de rester indépendante et à quel point je peux m’affoler dés que mon périmètre de sécurité est franchi, je pouvais me montrer farouche, voire désagréable vis-à-vis de ceux qui me découvrent.
Ecartelée (le mot est un peu fort) entre l’envie réelle de partager, mes élans spontanés, et ma peur obsessionnelle de perdre le contrôle et d’être envahie (comme je peux l’être dés que je décide que «cette fois ci c’est bon, je me lâche…… », en fait je n’ai jamais su doser…….), je crains de devenir plus tard une odieuse mégère que plus personne n’osera approcher de peur de se prendre une volée de plomb dés le seuil de la porte passé…….
Bon, on n'en est pas encore là........

samedi 8 janvier 2011

Mais ?

Avec la nouvelle année et la fin des vacances scolaires les cours d’aquarelle ont repris.
Moments paisibles, où durant deux heures le soir, dans une petite pièce où le plancher craque, au dessus de la salle des fêtes du village de mes parents, une tasse de tisane posée sur la table l’on peint et l’on dessine, dans un silence religieux (entrecoupé de pauses papotages).
Les journées un peu tendues au boulot disparaissent sous mon pinceau, pendant que mes yeux fouillent la photo que je reproduis, à la recherche de nuances subtiles.
C’est une photo prise cet été à Chatillon que j’essaye tant bien que mal de dessiner. Mon travail est laborieux car je me suis mise en tête de reproduire les petites briques imparfaites de chaque maison.
Toute fière des premiers résultats que je trouve plutôt satisfaisants j’ai exhibé ce matin mon dessin via la web cam sous le nez de ma sœur. Tadammmmm…………..
Il s’agit en fait d’un bouquet de maisons adossées à la montagne au milieu des arbres.

- Aloooors ? comment tu trouves ? ça rend bien hein ? tu reconnais ?

- Ah oui ! je vois bien ! ce sont des drapeaux, c’est ça hein ?

- …………………


Le chemin vers la gloire me semble si long……….

mercredi 5 janvier 2011

Virage.....

Repas hier midi : Lentilles
Repas ce midi : Lentilles (il en restait d'hier)

Vous le sentez là le virage à 180°C dans mes menus après les fêtes ?

Bon……………..OK, j’ai ajouté un ou deux diots…………..mais juste pour donner du gout hein !

lundi 3 janvier 2011