samedi 30 janvier 2010

Le visiteur du soir....

Depuis le temps que j’en parle………je ne pouvais pas clore le chapitre concernant ce voyage sans vous en montrer une photo.
Evidemment le fennec n’est pas venu nous voir le seul soir où j’avais pris mon appareil avec moi pour le repas. Classique………je m'y attendais.
En revanche, un de mes compagnons de voyage plus chanceux et plus prévoyant vient de m’en faire parvenir une…….c’est trop chou !!


mercredi 27 janvier 2010

En attendant...........

Et bien voilà……..en attendant le prochain départ j’ai retrouvé mon quotidien et mon home sweet home avec l’émotion d’un SDF ayant vécu sous les ponts tout l’hiver.
Mon lit, quasiment deux fois plus grand que la tente que j’occupais, m’attendait aussi impatient qu’un amoureux délaissé (ça s’est vu dans le frémissement de la couette……..elle souriait), et j’ai quasiment sauté de mon paillasson à la baignoire sans toucher terre………….
J’ai pataugé dans l’eau chaude jusqu’à ce que mes doigts deviennent tout fripés, j’ai dormi en étoile afin d’occuper tout l’espace, et j’ai regretté de ne pas avoir eu envie de faire pipi au milieu de la nuit car j’aurais savouré le plaisir de faire 3 pas au lieu de me retenir en songeant au froid, à la nuit, aux fennecs dans l’obscurité (au fait ? ça mord ces bestiaux ?), et à tout le pétard que j’aurais fait dans la tente en m’extirpant du duvet.
J’ai repris le boulot hypra détendue, l’esprit flottant encore un peu là bas et en retravaillant mon carnet pour vous raconter mes journées j’ai réalisé que finalement les voyages on les porte encore longtemps en soi. Ils nous transforment petit à petit, par touches délicates, à condition d’en avoir envie……parce qu’on peut tout aussi bien traverser le monde et la vie en étant totalement imperméable à ce qui nous entoure.
Il me semble avoir enfin compris cette fois ci au cours de ce trek pourquoi c’était toujours dans ces conditions un peu spartiates et loin de mes repères que j’avais vraiment le sentiment d’être dans l’instant présent. A force de vivre dans un environnement que l’on connaît par cœur on finit par ne plus le voir et ne plus l’apprécier comme il le faudrait. On avance le nez dans le guidon, dirigé vers demain en oubliant aujourd’hui. Quand ce quotidien disparaît et que tout est à découvrir, que nos repères ne sont plus là pour nous rassurer, nos sens se «re»mettent alors en route, pour s’adapter, pour absorber et créer de nouveaux repères. L’instant présent redevient alors important et prend toute la place puisqu’il nous aide à nous familiariser avec toutes ces nouveautés qui nous entourent. Demain est un autre jour auquel il sera bien temps de penser plus tard puisque qu’aujourd’hui reste à découvrir…..
Je ne sais pas si je me fais bien comprendre…………
Bref ! ça fait du bien, et ça aide à repartir d’un bon pied……………..et rien que pour ce plaisir, ça vaut bien la peine de sentir le fennec durant quelques jours !

lundi 25 janvier 2010

Jour 6

Ce jour là ayant duré quasiment 48h, je n’ai pu m’isoler avec mon carnet un seul instant et ce n’est qu’une fois de retour dans le froid janvier de l’Isère que j’ai écrit les lignes qui suivent.

Vendredi 15 Janvier 2010.

Aujourd’hui se termine notre randonnée.
Dernière nuit sous la tente et lever avant le soleil pour ne pas perdre une seconde de cette journée qui s’annonce particulièrement chargée. Il faisait 2°c quand nous avons ouvert les yeux et j’ai eu du mal à trouver suffisamment de motivation pour m’extirper de mon duvet. La promesse d’une vraie douche en fin d’après midi m’a considérablement aidé…….à condition qu’il y ait de l’eau chaude dans ma chambre…….., rien n’est moins sur !!!
Ça sent un peu la fin et nous parlons tous déjà d’échanger nos coordonnées pour les photos, les nouvelles, etc…….
Mon avion décolle à l’aube demain et il y a fort à parier que ma nuit à venir sera très courte………tout comme j’aime, aaaargghhhhhhh.
Je regarde mon sac à dos en espérant que j’aurai l’occasion de le ressortir à nouveau très vite et déjà dans ma tête de nouveaux projets se forment…….(à suivre….)
Une heure de marche nous attend avant de rejoindre le minibus qui nous avait conduit à notre point de départ. Petit arrêt au campement du chamelier où nous pouvons admirer son troupeau, puis nous montons rapidement dans le véhicule car une longue route nous attend.



Visiblement nous sentons beaucoup moins bon qu’à l’aller…………..les petits bâtons de «je ne sais quoi» que fait brûler notre chauffeur à l’avant me font sourire. Je me suis habituée à ma peau qui colle et à mon pantalon crado, mais c’est plus difficile pour ceux qui n’ont pas partagé cette semaine avec nous……
Au programme de cette journée interminable, durant laquelle nous avons beaucoup roulé, la visite de l’oasis de Bahariya, sa source d’eau chaude et son musée des Momies dorées.
Il y a des mots qui font rêver, et parmi eux, en ce qui me concerne, «Oasis» arrive dans les premiers (après saucisson, fromage, et vin rouge….tout de même !). Je ne sais pas pourquoi !. On dit bien un «oasis de paix» ? Non ? et dés que ce mot est prononcé mon imagination me plante un décor de rêve, de la fraîcheur mais pas trop………, de la chaleur mais pas trop…….., des corbeilles de fruits à gogo, l’ombre des arbres, le clapotis de l’eau, etc………..
En bref, le paradis………
Nous avons traversé quelques oasis lors de notre retour………et jusqu’à preuve du contraire j’assimilerai désormais ce mot à d’immenses décharges publiques disposant d’une arrivée d’eau et de 3 arbres.



Il m’a semblé que Bahariya venait d’être bombardée juste avant notre passage, et le doute persiste encore. Immondices dans les rues poussiéreuses, maisons à moitié construites ou à moitié détruites…..et surtout, phénomène auquel je n’étais pas du tout habituée, PAS une femme dans les rues !!!!. Du monde, de l’animation, mais que des hommes………ça fait froid dans le dos.
A un moment cependant nous verrons deux ombres noires totalement voilées se tenir sur un trottoir et observant de loin un groupe d’hommes. Je les ai regardées un moment, depuis la terrasse où nous prenions notre repas de midi, avant de comprendre leur manége. Avec un téléphone portable elles ont envoyé un texto à l’un des hommes se situant à moins de 10 m d’elles. Il l’a reçu, s’est alors dirigé vers sa voiture puis est passé prendre les deux femmes chargées de paniers. Elles ne l’ont pas appelé alors qu’il était à portée de voix, et n’ont pas traversé la rue alors qu’il n’y avait que quelques pas à faire……………
Difficile de rester neutre et de ne pas ressentir quelque chose en assistant à ce genre de scène. Tous ces hommes libres, rigolant entre eux, buvant du thé aux terrasses, essayant une moto comme c’était le cas devant nous, parlant à voix haute, les bras nus, la tête découverte…………et ces femmes, que nous verront plus nombreuses en nous rapprochant du Caire, muselées et ayant à peine le droit d’exister à la lumière du jour, sinon sous un voile……



Le musée est à l’image de la ville……..sordide. Une sorte de hangar froid et lugubre sur lequel on tombe au hasard des petites rues. Appareils photos et sacs sont interdits, et c’est avec stupéfaction que l’on découvre dans une pièce froide et mal éclairée l’un des nombreux trésors de l’Égypte. Ces momies magnifiques datant de l’époque gréco romaine sont fascinantes car par les dessins qui les recouvrent elles racontent l’histoire de ceux auxquelles elles appartiennent. Une jeune mariée morte le jour de ses noces, un couple de dignitaires puissants, etc……pour chaque momie j’aurais voulu qu’on me déchiffre son histoire…..
Deux tombeaux à quelques pas du musée me feront le même effet, et ces merveilles au cœur de cette ville en état de décomposition me serrent le cœur.



Nous reprenons notre longue route pour le Caire en début d’après midi et j’alterne les phases d’éveil et de sommeil………..en prévision de la nuit qui m’attend.
L’entrée dans le Caire est épique !! Il semblerait que toute la ville soit sur les routes et nous enchaînons les embouteillages avant de rejoindre notre hôtel. Nous déposons deux de nos compagnons à la gare car ceux-ci prennent le train de nuit pour Louxor où les attend un bateau sur lequel ils descendront le Nil la semaine prochaine. Je les envie un peu car je ne suis pas pressée de rentrer.
Arrivés tard, nous ne disposons que d’une heure à l’hôtel pour nous doucher avant de repartir sur les bords du Nil dans un petit restaurant que j’espère calme et typique et conseillé par notre guide qui nous y a réservé une table.
Emotion dans la salle de bain où je me précipite, le filet d’eau qui coule est froid !!. Impossible cependant de renoncer à une vraie toilette dont j’ai rêvé toute la semaine et qui s’avère indispensable. Je prends mon courage à deux mains et rentre dans la baignoire minuscule en me disant que ce ne sera qu’un mauvais moment à passer et que dans moins de 24h je fondrai littéralement dans l’eau fumante de ma baignoire en France.
Dans la précipitation, je me prends les pieds dans le rideau de douche, me rattrape au bord, pour finalement m’étaler de tout mon long au risque de me rompre les os….......souuuuuupir !!!!
Au moins je suis mouillée et, agréable surprise, l’eau finira par tiédir rendant le rinçage plus agréable………sans être délicieux !
Le restaurant sera à la hauteur de mes craintes, le guet apens réservé aux touristes qui se fient aux conseils de leur guide plutôt que d’arpenter les rues à la recherche de l’endroit idéal. Mais il est trop tard, et la ville trop grande, trop inconnue, trop grouillante de monde malgré l’heure tardive, pour que nous puissions partir à l’aventure. D’autant que le temps passe à toute allure, et que nous devons quitter l’hôtel à 2h du matin pour l’aéroport (et j’espère naïvement grappiller 1 ou 2h de sommeil). Il nous faudra donc subir la sono particulièrement forte d’un chanteur égyptien local, dans une salle glaciale et à moitié vide, et regarder perplexes nos desserts arriver encore sous leur film de cellophane. Décidément ça sent vraiment la fin…..
Personne n’a vraiment envie de s’attarder, les serveurs sautillent sur place en attendant qu’on décampe, et la dernière bouchée avalée on rentrera à l’hôtel pour tenter de dormir avant d’attaquer la longue nuit du retour……..

dimanche 24 janvier 2010

Jour 5

Jeudi 14 Janvier 2010

Pause repas ce midi dans un oasis. Le premier depuis le début de notre randonnée.
Je pensais trouver une grande étendue d’eau ainsi que des forêts de dattiers, et le petit groupe d’arbres qui nous attendait autour d’un modeste bassin m’a un peu déconcerté…….



En revanche cela a été l’occasion de pouvoir enfin nous asperger d’eau et  nous laver les cheveux.
C’est pour ces moments de vrai bonheur que j’aime couper avec mon quotidien tout confort.
Extase générale………….
Il nous a fallu, avant d’atteindre cet oasis, marcher toute la matinée au milieu d’un désert de caillasse et de sable en pleine chaleur.



Au bout de 3 jours j’ai enfin compris comment marcher dans le sable en minimisant mes efforts. Je marche dans les traces d’un autre ayant grosso modo le même pas que moi. Le sable tassé sous ses chaussures s’enfonce moins et la progression devient alors plus facile.
D’ici peu je n’aurai plus rien à envier à Laurence d’Arabie.
Autre découverte, ce sont les multiples usages du Chèche qui s’avère indispensable dans ce type de voyage.
Au cours de la rando il me sert à la fois d’écharpe pour me couvrir la nuque et éviter les coups de soleil, de châle lorsque nous nous asseyons à l’ombre et que le vent rafraîchit l’air, de serviette de toilette lorsque je m’asperge d’eau avec la gourde, de turban le soir pour couvrir les cheveux, et d’oreiller que je roule en boule pour me caler la tête la nuit. Il est cracra……….mais je ne peux m’en passer.
Je l’ai depuis des années et il ne me sert jamais autant que durant ces périodes.



Nous avons terminé la journée sur un magnifique coucher de soleil après avoir traversé durant des heures une sorte de mer de petits champignons calcaires s’élevant autour de nous.






Et comme d’habitude, le Karkadé nous attendait au bivouac……….


vendredi 22 janvier 2010

Jour 4

Mercredi 13 Janvier 2010

Il parait que 80% des touristes qui marchent dans le désert sont des français………
Hier soir nos chameliers nous ont beaucoup fait rire en nous racontant le comportement des japonais dans le désert où ils ne viennent généralement qu’une seule journée en 4x4 et où ils découvrent tout surpris qu’il n’y a pas de toilettes publiques derrière les dunes………
Nous avons alors demandé ce que font généralement les français

- ils marchent……

Le guide que nous avions au Caire pour la visite des pyramides nous a d’ailleurs laissé partir en nous disant qu’il fallait être complètement excentrique pour aller marcher dans le désert.
J’ai ri à l’évocation des japonais errant à la recherche des toilettes mais cela étant je déteste entendre les gens se moquer des touristes dit «clichés».
Il n’est pas rare à l’étranger de croiser des bus entiers de vacanciers heureux de ce dépaysement, alternant les visites en bataillons rangés, appareil photo autour du cou, et peuplant les hôtels des bords de mer.
A chacun son style, le but étant de se faire plaisir…………
Voyager coûte cher. J’ai la chance de pouvoir m’offrir ce rêve que d’autre ne réaliseront peut être jamais, et je comprends parfaitement la satisfaction que l’on peut ressentir à fouler le sol d’un pays étranger, loin de son quotidien, même si c’est en masse sur une plage, ou serré dans une file d’attente à l’entrée d’un musée.
En découvrant d’autres pays et d’autres cultures il me semble que l’on apprend la tolérance et la différence, à commencer par celle de nos propres compatriotes……
J’aime voyager dans des conditions inconfortables, au profit de ce qui semble être à mes yeux l’authenticité, mais je comprends parfaitement que cela soit désagréable pour certain et pas du tout attirant. Je le répète, le but est de se faire plaisir……….et chacun recherche des choses différentes en voyageant.
Autre particularité des français, semble t’il, d’après notre guide nous serions les plus respectueux des us et coutumes du pays. Tant mieux !
Il est vrai que j’ai laissé à la maison tous mes pantacourts, préférant un pantalon long de marche qui me couvre jusqu’aux chevilles.
En revanche si mes cheveux sont constamment couverts c’est dans un souci d’esthétique, ceux-ci n’ayant pas vu un shampooing depuis samedi matin.
Pas de décolleté non plus, ne serait ce que pour me protéger du soleil.
Nous continuons notre marche, toujours aussi fantastique………



Aujourd’hui le ciel est uniformément bleu, contrairement à hier où il était plus couvert.
Certaines ascensions pour accéder aux plateaux me font tirer un peu la langue mais à l’arrivée, essoufflée, les panoramas me récompensent largement.



Les caractères des membres du groupe sont différents et c’est intéressant de partager ensemble nos expériences.
Un couple de retraités en particulier (mais retraite professionnelle s’entend, car ils n’arrêtent pas…..), amoureux du désert et des voyages, est passionnant, très drôle, riche en anecdotes tout en faisant preuve d’une grande écoute. C’est un vrai plaisir de partager cette semaine avec eux……ainsi qu’avec mes autres compagnons.
Ma colocataire de tente a tout à l’heure trouvé une sorte de pierre ronde qui ressemble à un œuf de serpent……..
Je lui ai dit que tant que le doute persisterait il était hors de question que cette chose passe le seuil de notre tente.
Il fait bien trop froid pour craindre de tomber sur un serpent, mais je ne préfère même pas envisager l’idée……….



Nous avons aujourd’hui vu et «entendu» une dune «chantante». On en connaît que 20 dans le monde et il m’en reste donc encore 19 à découvrir.
Je ne savais même pas ce que c’était lorsque notre guide nous en a parlé pour la première fois. C’est lui qui l’aurait découverte (portant à 21 le nombre de dune…)
Nous sommes tous allés nous percher au sommet de celle ci (sur le «sif»), assis les uns à coté des autres, et nous nous sommes laissés glisser en silence dans le sable, provoquant ainsi un son grave accompagné d’une sorte de vibration.
Ce qui était merveilleux, c’était le silence qui régnait entre nous, notre progression lente sur les fesses, et nos airs d’enfants réjouis. Unique !
Chaque midi le chamelier nous prépare des galettes chaudes que nous partageons en deux, un peu comme des kebabs mais en plus fin et plus léger, et dans lesquelles nous étalons un mélange de fromage et de crudités, quand ce ne sont pas des sortes de ratatouille.



Franchement je ne meure pas de faim et je me régale !!




La cuisine ......

mercredi 20 janvier 2010

Jour 3

Mardi 12 Janvier 2010

Cette nuit j’ai eu bien chaud grâce à l’épaisseur de mes deux polaires et j’ai mieux dormi, avec juste un peu le sentiment d’être saucissonnée. Il n’y a plus que mon nez qui dépasse du duvet, seul contact avec l’air nocturne particulièrement glacial.
Chaque soir j’ai une petite pensée pour le prince charmant de meilleure coupine en enfilant les chaussettes chaudes et douillettes qu’il m’a offertes l’an dernier. Je ne les ai jamais autant appréciées qu’en ce moment.
Difficile de faire un geste dans cette tente sans éborgner ma voisine, mais bon, au moins l’avantage c’est qu’elle est quasiment aussi facile à plier qu’un mouchoir de poche et du coup le bouclage des sacs chaque jour s’opère relativement vite (d’autant qu’en plus ce n’est pas la toilette qui nous retarde……..).
Moi qui ne déjeune habituellement jamais le matin (juste une tasse de thé avalée 5 minutes avant de partir bosser), j’engloutie avec appétit des sortes de galettes que je recouvre de miel.
Comme je ne suis pas très adroite, mon pantalon en plus d’être recouvert de sable et de la craie des roches est devenu un peu collant…………le miel………
Mais bon, ça n’est pas vraiment hyper pratique de manger assise en tailleur sans en mettre partout. Cela demande un minimum d’entraînement que je n’ai pas encore.



Je profite de la halte du repas de midi pour écrire ces lignes. Le guide et le chamelier nous préparent accroupis le repas et je commence à saliver. Ils ont décliné notre aide et du coup on peut se reposer assis sur les matelas disposés par terre.



Les deux chamelles qui nous suivent attendent chacune un petit et marcheront et porteront jusqu’au dernier jour avant de mettre bas. Elles nous regardent paisiblement en ruminant sans fin.



Aujourd’hui le temps est plus couvert et apporte un soupçon de fraîcheur qui n’est pas désagréable pour marcher. Les paysages se suivent et se ressemblent mais difficile de s’en lasser tant c’est spectaculaire.
Et puis, impression curieuse, je marche l’esprit totalement vide, absorbant juste les images qui défilent devant moi. Impossible de retenir la moindre pensée et mon cerveau me fait l’effet d’une pièce traversée par un courant d’air…………(umberbracht est prié de ne faire aucun commentaire !!)
C’est reposant et ça fait un bien fou !
Chaque soir depuis le début de notre trek, un fennec (certainement pas le même étant donné les Kms que nous parcourons dans la journée) vient nous rendre visite au moment du repas. Il s’assoit à la limite entre l’obscurité de la nuit et la lumière de notre bivouac et regarde avec envie notre repas.
Il ne semble pas du tout impressionné par notre présence et il s’en faudrait de peu pour que nous puissions l’approcher et le toucher.
Du coup lorsque je me glisse dans mon duvet le soir je pense à mes petites galettes «Bonne Maman» à l’extérieur dans mon sac à dos et qui risquent peut être de disparaître brutalement au cours de la nuit…………
Je découvre aussi une boisson curieuse qui nous attend tous les jours au bivouac après la marche et en guise d’apéritif. Il s’agit du Karkadé, un liquide rouge fabriqué avec des fleurs d’hibiscus.
Mon premier contact avec cette boisson n’ pas été terrible car ils en proposaient au petit déjeuner à l’hôtel où nous étions au Caire et persuadée qu’il s’agissait de jus de raisin j’en ai avalé une grande gorgée que j’ai bien failli recracher aussi sec. Le goût est très particulier, un peu âpre, légèrement amer.
Ici dans le désert, on nous le sert chaud et sucré et peu à peu j’apprends à l’apprécier en regrettant tout de même que ça ne soit pas du vin chaud.
Au chapitre marche, nous sommes montés tout à l’heure en crapahutant un peu au sommet d’un plateau qui nous a permis de dominer et d’observer le désert sur des kilomètres alentour. C’était saisissant………..



mardi 19 janvier 2010

Jour 2

Lundi 11 Janvier 2010

Au moment où j’écris ces lignes je suis assise dans le noir, ma lampe de poche plus que faiblarde éclairant mon carnet, un chèche enroulé autour de la tête pour me tenir chaud, et à quelques mètres de moi autour d’un feu de camp mes camarades chantent en riant avec le chamelier et le guide qui tapent sur des bidons vides.
Nous nous sommes réveillés ce matin au milieu d’un paysage grandiose et magnifique que nous n’avions pu voir la veille à cause du jour qui était déjà tombé à notre arrivée.
Je sens que je vais me régaler et mon premier geste, à peine les yeux ouverts, a été de saisir mon appareil photo.



Ce n’était en fait qu’un tout petit aperçu de l’ensemble des merveilles que nous avons pu voir aujourd’hui………
Comme nous sommes en Janvier les premières heures de la matinée sont plutôt fraiches (0°C en se levant……ouuuuche !), et dés que le soleil se couche (avant 18h) il faut se couvrir.
Je n’ai pas eu bien chaud cette nuit et une seconde polaire sera nécessaire pour les jours à venir.
En revanche les températures grimpent dans la journée tout en restant tout à fait supportables.
Nous progressons à un rythme qui me convient parfaitement (5 à 6 heures de marche par jour), et moi qui craignais de me retrouver à la traine, et d’avoir eu peut être les yeux plus gros que le ventre en choisissant ce trek, me voilà rassurée………
La difficulté dans le désert c’est que les pieds s’enfoncent dans le sable, rendant parfois la progression difficile et fatigante. Cela dit, tout ce qui pourra faire travailler mes petits muscles, passablement au repos le reste du temps, sera le bienvenu…………dans les limites du raisonnable (n’oublions pas que je suis tout de même en vacances).
Décrire les paysages somptueux que nous avons traversé tout au long de la journée est assez difficile, voire impossible. La roche est friable et nous évoluons au milieu des formes sculptées par le vent et laissées à la libre interprétation de l’imagination .



Ce qui est agréable aussi c’est que nous sommes seuls. Nous ne croisons personne et avançons tranquillement de plateaux en plaines et de plaines en plateaux, le soleil dans le dos afin de ne pas perdre une miette du spectacle qui s’offre à nous.



De temps à autre on s’arrête à l’ombre d’un rocher pour boire et manger des dattes dont je me régale (hyyyyyyyypercaloriques les dates !!! pas sur du tout que je maigrisse cette semaine).
A midi nous étalons des matelas par terre autour d’un tapis qui nous sert de table et nous embrayons dés la dernière goutte de thé avalée sur une sieste délicieuse à l’abri du soleil.
Nous sommes arrivés ce soir au bivouac ¾ d’heure avant la nuit qui tombe tôt (avec ce temps magnifique nous avons tendance à oublier que c’est tout de même l’hiver……), et du coup nous avons pu monter les tentes sans avoir à batailler avec les lampes de poche, les fils et la toile (noter pour plus tard : acheter une frontale qui libère les mains).
Les tentes sont d’ailleurs plutôt petites et j’ai un peu de mal à caser mon 1m75 qui tient pile poil dans l’espace qui m’est attribué. Un bonnet de nuit sur la tête m’obligerait à me replier………….
Je partage d’ailleurs ma tente avec une autre fille sympathique et discrète, mais surtout plus petite et qui a la gentillesse de m’autoriser à mettre mon petit sac à dos contenant l’appareil photo (la prunelle de mes yeux) à ses pieds.
Le reste de nos bagages passe la nuit dehors…….pas de risque de pluie ici.
Bien évidemment aucune possibilité de douche et encore moins de bain. Mes cheveux sont revenus à l’état sauvage (il ne leur aura pas fallu bien longtemps) et je ne dois plus ressembler à grand chose. Je dis «je dois» car je n’ai pas de miroir pour vérifier et ça n’est pas plus mal………le choc pourrait me terrasser……
Quand je passe ma main dans mes cheveux j’ai le sentiment d’effleurer une botte de foin mal ficelée et je masque tout ça sous un chapeau le jour et un chèche le soir.
J’ai profité de l’obscurité après le montage des tentes pour m’isoler loin du camp et faire une petite toilette sommaire à l’aide de lingettes et à la lampe de poche. Le froid tombant avec la nuit j’ai du me faire violence pour me déshabiller.
Cela étant on s’habitue plutôt vite et ce qui nous semble indispensable dans notre vie quotidienne fini par le devenir beaucoup moins ici.



dimanche 17 janvier 2010

Jour 1

Wallllllllllla, j’ai enfin récupéré des dernières 48h assez fatigantes (juste 2h de sommeil au compteur pour la grande dormeuse que je suis…….no comment…..), et je peux me poser pour tenter de vous faire partager à chaud cette semaine merveilleuse et dépaysante que je viens de passer.
Afin de ne pas en perdre une miette et de vous restituer au mieux ce que j’ai pu vivre j’ai pris des notes tout au long de mon périple.
Les voici jour par jour……

Dimanche 10 Janvier 2010

J’ai bien failli écrire «Juillet», c’est dire la transition…….
Hier matin je traversais ma ville pour rejoindre la gare, les pieds disparaissant dans la neige, le bonnet enfoncé sur la tête, l’écharpe remontée le plus haut possible pour ne pas sentir le froid, et aujourd’hui les yeux levés sur les pyramides de Gizeh, une main face au soleil afin de me protéger de la lumière, je n’en revenais pas de sentir la sueur me couler dans le dos.
Y’a pas à dire ça fait tout de même un sacrément drôle d’effet, particulièrement délicieux à cette époque de l’année.
Je passerai sur mon épique traversée en train de la France qui à elle seule mériterait un billet. L’immense marge horaire que j’avais prévue m’a permis de vivre les nombreux gags désopilants du trajet avec un maximum de décontraction.
Mon avion ne décollant que très tard dans la soirée j’étais toute disposée à passer ma journée avec la SNCF sans m’énerver. Sur ce coup là je suis particulièrement contente de moi.
Décollage à 23h, envie de hurler comme à chaque fois, terrassée par la panique, j’ai tenu tout le voyage en me serinant que chaque seconde me rapprochait du plancher des vaches.
Arrivée à 5h du matin au Caire (1h de décalage en plus par rapport à la France), déposée à 6h à l’hôtel et expédiée dans ma chambre sur un joyeux «bonne nuit, lever à 7h et départ à 8h» qui m’a quasiment laissé pétrifiée sur le pas de ma porte.
Je me suis donc glissée sous les draps, toute habillée, sans demander mon reste pour essayer de grappiller une petite heure de sommeil à cette nuit passablement agitée.
Opération réussie, il n’y avait qu’à fermer les yeux………la fatigue a fait le reste.
Le réveil un peu difficile (mais moins que prévu) m’a permis de découvrir qu’il n’y avait pas d’eau dans la salle de bain pour une douche revigorante. Le camping a donc commencé de suite.
J’ai découvert mon groupe au petit déjeuner. Nous sommes une dizaine, de tous âges, amoureux des voyages et impatients de découvrir ce qui nous attend.
Les choses n’ont pas traîné et afin de ne pas passer au Caire sans voir au moins les pyramides, le déjeuner à peine avalé et nos sacs bouclés (pour ceux qui avaient eu le temps de le défaire), nous sommes montés dans un petit minibus qui nous a transporté sur ce haut lieu touristique auquel j’avais à peine pensé lorsque je me suis inscrite pour ce voyage.
Nous avons traversé le Caire à toute allure. J’en retiens l’image d’une brume épaisse, mélange d’humidité et de pollution, se levant au petit matin sur les nombreux minarets et les mosquées de la ville. Une vision impressionnante avec en particulier les ombres des monuments se détachant dans le brouillard (le retour me permettra de voir combien le Caire est sale et délabrée………semblable dans certains quartiers à une décharge ou à une ville venant de subir un bombardement……..).
Nous sommes arrivés par les petites rues et non par l’entrée habituelle du flot touristique. Une petite porte à passer au milieu des Egyptiens allant travailler sur les sites de fouille, un contrôle de police, et une arrivée un peu déconcertante au milieu de la brume masquant la totalité des pyramides et le Sphinx supposés se trouver sous nos yeux d’après le guide qui nous accompagnait.

- Voici le sphinx, devant vous
- Mais ? où ?
- Derrière la brume
- Ah…….

J’ai bien cru que mes photos allaient se limiter à cette image grisâtre que j’aurais pu prendre n’importe quel jour d’hiver en Isère.
Mais la brume s’est finalement progressivement levée, dévoilant petit à petit le Sphinx, puis les pyramides une à une……….



Notre guide, égyptologue athée, était passionnant, totalement politiquement incorrect, baissant la voix au passage de groupes d’égyptiens, de policiers, ou de femmes voilées, afin de nous donner son point de vue très particulier sur l’Egypte, le monde musulman et ses excès.
La brume ayant disparu, la chaleur a augmenté et immobile en plein soleil à l’écouter j’ai commencé à piétiner impatiente d’aller fureter au milieu des pierres.



La matinée est passée à toute allure, collée de près par les marchands ambulants désireux de nous vendre le moindre objet couleur locale, proposant de monnayer une photo de moi souriant béatement aux pieds d’un dromadaire, et prêts à tout pour obtenir une piécette.
Pénible……
Ce harcèlement permanent oblige à une attitude distante et un regard fuyant qui ne sont habituellement pas mon genre.

Nous avons quitté les lieux en fin de matinée, pas fâchés de nous éloigner de la foule, et nous avons enfin pris la route en direction du point de départ de notre randonnée dans le désert.
Dit ainsi on pourrait penser que je parle d’un petit trajet tranquillou d’un point A à un point B vite fait, bien fait……
Non, nous avons roulé tout l’après midi, en plein cagnard (forcément……le désert), sur une route passablement monotone, avec à droite du sable, et à gauche……..du sable.



De nombreux arrêt pour le plein dans des stations sordides (c’est hallucinant le nombre de fois où nous avons pris de l’essence sur les 300 Kms, et je n’ai pas bien compris s’il s’agissait d’une consommation excessive de notre véhicule, ou bien d’un deal avec les différents pompistes rencontrés…..).



Inutile de préciser qu’avec l’unique heure de sommeil des dernières 48h et le paysage excessivement morne, j’ai pas mal roupillé.
Nous sommes finalement arrivés à destination vers 20h………..exténués………et 1 heure de marche dans le sable et à la lampe de poche nous attendait encore avant d’atteindre notre bivouac.
Le guide marchait en tête, sans rien, ni lumière, ni boussole, et contre toute attente nous avons atteint notre but où un bon repas nous attendait ainsi que les tentes à monter…………….
La température ayant considérablement chuté, et la fatigue m’abrutissant je ne cache pas que j’ai eu un peu de mal au départ à me souvenir de la façon dont on monte une tente, mais l’envie de dormir a fait des miracles et malgré l’obscurité je ne m’en suis pas trop mal sortie pour me précipiter au plus vite dans mon duvet.

samedi 16 janvier 2010

Télégramme

Bien rentrée Stop.
Emerveillée Stop.
Objectif immédiat : Bain + dodo de toute urgence Stop.

Mais des tas de choses à vous raconter…….et des images à vous montrer.



vendredi 8 janvier 2010

Départ tout schuss.......

Franchement, les routes bloquées par la neige, le trafic ferroviaire perturbé, certains avions cloués au sol…………..ce sont EXACTEMENT les conditions dont je rêvais pour me rendre demain à Roissy depuis l’Isère. Siiiiiii, siiiiiiii, je vous jure !!
Sinon ça aurait été trop facile et pas assez stressant. Là au moins ça va être l’aventure dés que j’aurai franchi le seuil de mon appart.
C’te joie qui me saisie je vous raconte pas….
Et puis au Caire au moins en débarquant avec mon bonnet, mon blouson, mes gants et ma grosse écharpe, je suis sure de faire mon petit effet. Ma mère m'ayant bien recommandé de me fondre dans la foule afin de ne pas devenir une cible pour les terroristes, il va falloir penser à retirer mon bonnet à pompon avant de sortir de l’aéroport.
Walla, c'est la fiesta du coté de la météo et je pars demain……….au pire juste pour la gare…………au mieux pour mon trek dans le désert. Je vous raconte tout en rentrant !!!!

mercredi 6 janvier 2010

Jours maigres....

C’est pas que je voudrais faire pleurer dans les chaumières, ç’est pas vraiment mon genre, mais depuis vendredi dernier en ce qui me concerne ça ne rigole plus du tout à table.
Juste pour vous donner une idée, hier midi j’ai mangé des haricots verts comme ça, sans RIEN !!!!
J’espère que meilleure coupine a pensé à s’asseoir avant de lire ces lignes (dans son état ça pourrait l’achever)……….pas de crème fraîche, pas de petite sauce qui va bien, RIEN !!!! Même pas une persillade………….j’avais plus le cœur devant ce spectacle désolant.
Un œuf sur le plat, des haricots tout nus que c’en était presque vulgaire et indécent, et c’est tout………..
Aaaaaaaaaaaaaffreuuuuuuuuuuuux
Et le soir c’est pire, un bol de céréales avec un yaourt sans sucre, depuis 6 jours !!!!!!!!!!!!. Je n’oserais même pas proposer un régime pareil à une cliente.
Du coup, ce soir en racontant tout ça à un collègue j’ai décidé que pour aujourd’hui ce serait relâche………… j’ai fait péter une bouteille de vin blanc et commandé une pizza. J’ai quand même perdu plus de 500 gr avec ce calvaire !!! Merde, ça se fête…………




lundi 4 janvier 2010

Une impression......

Mon petit doigt me dit (et croyez moi, ce n'est pas le dernier des imbéciles, loin s'en faut......), que le désert egyptien ça va me faire comme un choc la semaine prochaine........



Ce matin 4 janvier 2010

dimanche 3 janvier 2010

Avant le bing bang........

Je ne sais pas ce que serait ma vie sans mon ordinateur (en fait, «mes»……. j’en ai deux pour ma pomme…….comme si un n’aurait pu me suffire) et sans internet. Pour être honnête je crois surtout que je n’ose pas imaginer……..
Quand je prends la peine d’y réfléchir ça me ramène généralement 13 ans en arrière à l’époque la plus sinistre et la plus difficile de mon existence.
Je n’y reviens donc pas souvent et c’est un souvenir que j’effleure à peine car il reste une petite cicatrice sensible et une sorte de grosse boule me remonte dans la gorge comme un bon vieux Pavlov dés que j’y pense.
Les mauvais moments je n’aime pas trop patauger dedans et je préfère les ranger dans les tiroirs les plus difficiles à ouvrir de ma mémoire et de mon histoire. Je n’ai rien inventé je suis un peu comme tout le monde je crois.
Bon, en fait il n’y a rien de bien terrible, mais il y a 13 ans je devenais adulte.
Etre adulte en ce qui me concerne a toujours signifié qu’une seule chose : gagner ma vie. Même si j’ai parfois l’impression d’avoir encore 10 ans, même si j’ai des rêves de gamines, même s’il m’arrive épisodiquement d’avoir des réaction d’ado irascible, et même si je cultive avec amour cette part d’enfance qui reste en moi, je me suis considérée adulte le jour où ma première paye m’a rendu totalement autonome.
Je venais de «presque» terminer mes études, il ne me restait plus que ma thèse à pondre et à présenter, et je ne rêvais que d’une chose………ne plus rien devoir à personne. J’avais 25 ans et dépendre financièrement de mes parents me pesait sérieusement.
J’ai donc fait une grosse boulette……..et accepté quasiment le premier emploi proposé dans le trou du cul du monde à la frontière allemande, dans la région la plus sinistre de l’Est de la France (non je n’exagère pas). Et encore, je suis passée à un cheveu d’une boulette encore plus terrible puisque j’avais auparavant dit oui à un poste dans les Vosges dans un coin encore plus perdu où j’aurais du aller couper mon bois pour me chauffer…………(devant l’air franchement catastrophé de ma mère j’avais finalement trouvé le courage de me rétracter………et j’ai bien fait).
Il ne s’est donc pas écoulé un seul jour de chômage entre ma sortie de fac et mes premiers pas dans la vie professionnelle. Juste 1 semaine merveilleuse de vacances en Corse avec Poufpouf, puis j’ai débarqué un dimanche de juillet après avion, train puis bus (because retour de Corse) dans ce petit village qui allait devenir mon enfer personnel durant 1 an ½.
J’y avais loué un petit appartement charmant, mais quasiment vide……………je ne possédais pas grand-chose, sinon le strict nécessaire. Quand j’ai poussé la porte ce premier jour, mon sac de voyage sur le dos, et que je me suis retrouvée dans la pièce centrale immense, avec mes cartons disséminés ça et là et le téléphone posé par terre, j’ai failli fondre en larmes.
Je n’avais pas de voiture (2ième boulette j’avais refusé que mes parents m’avancent l’argent pour que je puisse m’acheter une petite occase), juste un vélo, et pas d’amis dans ce coin où je mettais les pieds pour la première fois. Le village se résumait à une rue principale, pas de librairie, pas de gare, deux bus par jour pour rejoindre la grande ville la plus proche (2 longues heures de trajet à la clé!!!), et un cinéma dont la fréquentation par la population locale m’a vite donné une idée quant à la soif culturelle des autochtones.
Pour parfaire le tableau je me retrouvais aux ordres d’un sombre con alors même que je débutais ma vie professionnelle avec une confiance en moi proche du néant. A sa décharge je dirais qu’il était jeune (29 ans à l’époque), moi aussi (25), et que nous étions encore tous les deux des louveteaux dans le domaine de la communication professionnelle. Il confondait mauvaise humeur et autorité, et je confondais «rentre dedans» et caractère. Nous nous sommes détestés avec beaucoup d’énergie.
Le téléphone coutait encore cher à l’époque pour mes amis comme pour moi, mes parents venaient d’être mutés en Arabie Saoudite, et en rentrant le soir à part allumer la télévision pour couvrir le silence, ou ouvrir un livre pour m’évader, je n’avais strictement rien à faire sinon gamberger………….
Les week end étaient sans fin et je dormais le plus tard possible pour qu’ils finissent bien vite, quant aux semaines à la pharmacie c’était l’horreur. Je me suis donc enfoncée tout doucement dans une sorte de dépression……….dont j'ai eu du mal à sortir ensuite.......
Là pour le coup j'ai connu la solitude.
Je me suis fait quelques amis (au boulot), mais aucun de mon âge car tous partis travailler ailleurs dans des régions moins sinistres, plus dynamiques, et je n’ai pu finalement quitter cet endroit qu’une fois ma thèse passée, mon diplôme officialisé, et la voie libre pour exercer où je voulais.
Si je parle de tout ça c’est parce qu’à chaque fois que j’imagine ma vie sans internet je ne peux m’empêcher de me dire que ces 1 an ½ auraient pu être complètement différents aujourd’hui en 2010.
Mon travail aurait été aussi pénible, mon employeur aussi con, le village aussi sinistre, mais en rentrant le soir j’aurais pu me connecter, écrire en temps réel à mes parents, voir mes amis sur MSN comme je le fais aujourd’hui avec ma sœur, tenir un blog et me plaindre sans arrêt pour être ensuite encouragée par mes lecteurs. J’aurais pu surfer aux quatre coins du monde, commander des livres et des films, jouer en réseau, aller sur des forums, et mon ordinateur aurait été un précieux allié dans ces moments difficiles. Mon regard aurait été différent et le quotidien moins lourd à porter.
Aujourd’hui ma vie a changé. J’habite une région magnifique, j’ai des amis, les activités ne manquent pas, ma voiture me rend libre d’aller où je veux et j’ai un travail qui me plait.
Mais cette petite lucarne magique m’est devenue indispensable, et je ne sais comment je pourrais me passer de tout ce qu’elle m’apporte. Sans elle ma vie ne serait pas sinistre, mais je suis sure qu’elle serait bien moins riche……..

samedi 2 janvier 2010

Résolutions

Haaaaaaaaannnnn !! j’ le crois pas ! On est déjà le 2 janvier et toute à l’euphorie de cette année toute neuve qui commence, tagadatsointsoin, je n’ai même pas encore pris la moindre résolution, ni bonne ni mauvaise !
Et pourtant les résolutions c’est mon truc à moi ça.
J'y réfléchis durant tout le mois de décembre, je les écris avec application en tirant la langue dans mon «carnet d’objectifs» le 1ier janvier au saut du lit……….et je les oublie le 2.
Et là, je n’ai rien préparé !!!! M’enfin, c’est quoi cette année 2010 qui commence n’importe comment ? Aaaah ça promet d’être un beau bazar !!
Bon, comme je ne peux pas me lancer comme ça à l’aveuglette pour ces 12 longs mois au cours desquels je vais tenter comme à chaque fois de devenir un peu meilleure, il faut tout de même que j’établisse une liste en espérant que dans 365 jours il en restera un petit quelque chose.
Alllloooooooooors, cette année pour les résolutions je vais m’en tenir aux priorités (sinon je m’éparpille et ça part rapidement en sucettes).
Je vais donc tenter de….

- Continuer à partir un week end par mois là où l’inspiration et les invitations me mèneront.

- Manger mieux et perdre 2kg (3 ce serait l’extase…)

- Gagner au loto

- Partir un week end à l’étranger seule ou accompagnée.

- Laisser définitivement tomber l’idée de devenir une sportive accomplie au corps de rêve fuselée et tout et tout………avec le petit ventre plat qui va bien. Viser plutôt de prendre au moins les escaliers à la place de l’ascenseur le plus souvent possible (déjà rien que ça…….)

- Ecouter plus, parler moins.

- Continuer à lâcher prise…………parce que ça me fait du bien.

- Me tenir éloignée de tout mec susceptible de me plaire pendant encore un moment.

- Voyager, voyager, voyager

- Lire plus

Wallllllllllllllla, c’est fait, on peut commencer !.

Petit bijou.....

......pour commencer l'année je découvre grâce à Meilleure coupine et son Prince charmant cette chanteuse, Carmen Maria Vega, avec en particulier cette chanson qui tourne en boucle chez moi depuis 48h.
Les voisins vont finir par craquer mais c'est trop bôôôôô !!!!

Découvrez la playlist Carmen maria Vega avec Carmen Maria Vega

vendredi 1 janvier 2010