mercredi 23 juin 2010

Quitter la route.........

Entre mon lieu de travail et mon appartement il y a une dizaine de kilomètres.
Des petites routes de campagnes charmantes, et selon le trajet choisi des petits villages pas vilains du tout. Il n’y a qu’une courte portion incontournable et sans le moindre intérêt. C’est une nationale, assez dangereuse, où les voitures vont vite malgré un radar censé les intimider.
Ce midi, alors que je rentrais fissa chez moi pour déjeuner j’ai vu une scène qui m’a laissé perplexe et songeuse toute la journée.
Sur le bord de cette route, acculés le long d’un talus, au milieu du brouhaha produit par le passage des voitures, un couple de vacanciers s’était garé pour………pique niquer ! (Je ne sais pas comment, car s’arrêter à un tel endroit est à la limite de l’inconscience) .
Tout le reste du retour je n’ai cessé de me poser des questions. Pourquoi ces gens avaient ils choisi un endroit pareil, aussi sinistre, aussi dangereux, aussi incongru, alors que tout autour d’eux ne manquaient pas les chemins de campagnes, les petits coins reculés et champêtres ?
J’aurais voulu m’arrêter, les interroger, leur dire que quelques mètres plus haut il y avait des arbres et de la vue, que c’était complètement dingue de stationner ici. J’aurais voulu savoir et comprendre………il y avait forcément une explication logique.
J’ai imaginé tous les scénarios possibles. Le monsieur était diabétique et en pleine hypo il avait du s’arrêter de toute urgence pour se jeter sur ses sandwichs, ou encore, souffrant de gros problèmes de prostate il avait fallu parer à l’urgence. J’ai imaginé une panne et un pique nique pour se consoler en attendant la dépanneuse, ou une dispute clôturée par un «arrête toi là tout de suite, tu me gaves, j’ai besoin d’air et j’ai faim».
Et puis je me suis dit que peut être ces gens ne savaient pas profiter et aller au devant des belles choses si elles ne venaient pas d’elles mêmes à eux. J’ai pensé qu’il y avait beaucoup de personnes ainsi qui ne savaient pas tendre le cou par la fenêtre pour voir plus loin et élargir le paysage. Que quitter la route pour s’en éloigner un peu devait leur sembler aussi aberrant que de sauter d’un train en marche et qu’il y avait partout dans le monde et autour de nous des gens assis dans le noir, rêvant de lumière, sans réaliser qu’il suffit parfois simplement de se lever et de pousser les volets………….

3 commentaires:

  1. "qu’il y avait partout dans le monde et autour de nous des gens assis dans le noir, rêvant de lumière, sans réaliser qu’il suffit parfois simplement de se lever et de pousser les volets…………."

    Je pense qu'ils ne rêvent pas de lumière, qu'elle leur demeure étrangère. Ou j'espère - parce que je suis optimiste - que le décor les indiffère en comparaison de leur richesse intérieure...

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  2. Oui, sans trouver des situations aussi absurdes que toi, j'ai vu des gens se planter dans des endroits aussi horribles qu'improbables pour déjeûner, alors que 3 km plus tôt ou plus tard, il y la campagne / les bords d'un lac / une belle pelouse...Et sans pousser les réflexions aussi loin que toi, je me suis aussi interrogée, et un peu attristée, pour eux...On n'aura jamais la raison finale, à moins de demander ;)

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  3. Axel/ j'aime beaucoup ton idée......et si c'est ça la raison alors je comprends mieux........

    Floh/J'ai sérieusement envisagé de leur demander, mais m'arreter aurait été bien trop dangereux au bord de cette route.....

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