mardi 1 mars 2011

Goût amer........

Il y a quelques années un ex petit copain ayant du mal à digérer ma décision de mettre fin à notre relation, et persuadé qu’il ne s’agissait que d’un caprice de ma part, avait insisté pour m’accompagner un week end à Nice où je comptais descendre retrouver une amie.
C’était au mois de Mai, j’avais besoin de soleil, de papotages entre filles (à l’époque j’étais depuis peu en Isère et n’avait donc aucune amie à proximité), de restau sur le port, et de légèreté pour oublier l’hiver de merde que je venais de passer (rupture, démission, dépression……que du bonheur).
J’avais prévu un aller retour rapide mais l’idée de rejoindre Nice par les Alpes, toutes fenêtres ouvertes, avec mes cassettes préférées dans le poste me réjouissait.
Il m’avait pris un peu au débotté, juste au moment de partir. Une voix mourante au téléphone «Steeeeeeeeeplé, je veux voir la mer, je te foutrais la paix, je suis comme toi j’ai juste besoin de soleil».
Je lui avait expliqué très clairement que je souhaitais passer ce week end sans lui, juste avec mon amie, et qu’en plus du fait que je n’avais aucune envie de l’avoir dans mon périmètre il était hors de question que je l’impose à ma copine qui habitait à l’époque un tout petit studio.

«T’inquiééééééte, tu n’auras qu’à me déposer sur une plage et basta, tu ne me verras pas du week end ».

Comme je suis une imbécile et que je ne sais pas toujours dit non, j’avais renoncé au plaisir de voyager seule et l’avais donc embarqué tout heureux d’avoir réussi à me faire plier.
Mais comme je suis aussi moins bête que j’en ai l’air, je l’ai effectivement déposé sur une plage à l’arrivée en lui donnant rendez vous «même endroit, même heure» le lendemain.
Je revois encore sa tête perplexe……….
Parti sans rien, sans un sou (il était fauché, au chômage, interdit bancaire, etc….), avec juste un tee shirt et un slip de rechange, persuadé que mon bon cœur allait flancher au cours des 5h de route qui lui avaient paru largement suffisantes pour que je lui retombe dans les bras, à aucun moment il n’avait imaginé qu’effectivement je le larguerai 24h sur un bout de sable face à la mer.
J’avais récupéré le lendemain un type défait, furieux, amer, brûlé par le soleil et souffrant d’une insolation. Aucun hôtel n’ayant accepté de l’héberger il avait dormi sur la plage. Les 5h du retour s’étaient déroulées dans un silence pesant et chargé de rancune.
Après m’avoir traité d’égoïste, il avait disparu et je n’ai plus jamais entendu parler de lui.
Je précise que ce n’est pas un ado de 15 ans que j’avais malmené ainsi, mais un adulte de 33 ans tout à fait capable de se débrouiller seul et surtout sans moi.
Je vis actuellement une situation extrêmement différente mais qui m’amène à la même colère, et au même sentiment de ne pas avoir été correctement écoutée. Je suis furieuse face à ce gouffre entre ce que je suis supposée être que je le veuille ou non, et ce que je demande juste à être. On m’a parfois reproché (les hommes), de me blinder et d’ériger un mur épais entre eux et moi. Mais à quoi bon ouvrir des portes si c’est pour devenir une autre dans les yeux de celui qui refuse de vous accepter telle que vous êtes.
Bref, je suis furieuse, déçue, et sans aucun doute coupable de ne pas avoir voulu venir le coup.

Mais sinon ça va !

7 commentaires:

  1. Oui, je comprends le sentiment de colère quand on a l'impression d'être sur 2 planètes différentes...Quand la communication est coupée, il faut (si possible) couper les ponts aussi. Mais c'est douloureux.
    Courage et haut les coeurs!

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  2. Je déteste me sentir comme ça moi aussi! Hélas, ça arrive trop souvent... Bon courage à toi, j'espère que cette situation sera vite une histoire du passé!

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  3. Ton fond de blog est tellement réjouissant que cela augure de belles journées futures. Je te comprends aussi et t'envoie une brassée de courage.

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  4. Ouh, je comprends également et cette position est très désagréable, on se sent dédoublée et surtout pas soi. Fais valoir ce que tu souhaites, ce que tu es et non ce qu'on attends de toi. C'est ensuite un piège dont il est difficile de sortir... Allez, il a neigé, tu peux retourner sur les planches, c'est bon (belle poudreuse), et en plus les parisiens sont partis :-)

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  5. Ahhh noooon!! qui ose te faire souffrir comme ça?!
    je pense que tu sais ce que tu veux et ce que tu ne veux pas, alors ne te laisse pas piéger, restes toi même, et comme FD l'a si bien dit, va profiter du reste de l'hiver sur les pistes ;)

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  6. Sophie je reviens demain à la pharmacie, ça va papotter !! lol. Et je te raconterais mon voyage au antilles !!! :) biiiiiiizzz

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  7. Merci à vous tous pour vos commentaires réconfortants. Vraiment !
    J'ai du mal à vivre les conflits et je suis assez radicale dans mes réactions. Ou c'est blanc, ou c'est noir.......Autant je suis de bon conseil pour les autres, autant je manque de nuance quand ça me concerne. je reviendrai sans doute sur le sujet de ma colère dans un prochain post maintenant que les choses sont réglées, mais j'ai été blessée par le jugement d'un ami qui m'est tombé dessus alors que je ne demandais rien.
    Colas / tu nous as hyyyyper manqué nom d'une pipe !!!!

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