J’ai reçu ce matin (euuuuh non, cette nuit), un commentaire de Akynou concernant mon post sur le projet de loi contre la fessée.
"Pourtant, c'est important aussi. Au delà du terme fessée, il y a les châtiments corporels dont sont victimes les enfants. Et il n'y a pas de quoi rire."
J’ai d’abord voulu lui répondre dans la partie «commentaires» et puis après réflexions je me suis dit que ça méritait tout de même un billet plus étoffé.
Je comprends la réaction de Akynou, et je comprends que ma légèreté sur le sujet puisse la choquer. Rire des maltraitances que l’on pourrait infliger à un enfant est effectivement choquant.
Mais je souhaite m’expliquer et développer un peu plus sur le sujet.
Je ris oui…………mais je ris jaune.
Entendre au journal de 20h entre la poire et le fromage «bientôt la fessée peut être interdite en France !!!!», est risible…………car les choses ont été annoncées de cette façon, suivie d’un petit reportage et d’une interview de Dominique Versini sur la fessée. D’où mon post écrit dans l’heure.
Maintenant voici ce qu’il en est vraiment :
Dominique Versini, demande à la France de répondre à la demande du Comité des droits de l’enfant des Nations Unies et du Conseil de l'Europe et de voter une loi interdisant tous les châtiments corporels imposés aux enfants. "L’expérience de certains pays ayant interdit tout châtiment corporel montre qu’il existe des moyens positifs pour corriger ou discipliner les enfants et construire des relations fondées sur la confiance sans tomber dans l’excès inverse de «l’enfant roi»
Bien, OK. Maintenant, a-t-on montré si cette loi avait eu des effets sur les chiffres concernant les enfants battus ? Va-t-on proposer des solutions pour «éduquer» les parents où va-t-on juste leur dire «une fessée c’est mal, trouvez autre chose».
Et pourquoi ne pas appeler un chat un chat et annoncer plus crument «interdiction de lever la main sur les enfants». Car c’est ça la vraie question. Un adulte a-t-il le droit de lever la main sur un enfant ?
Parler de fessée c’est léger, mais si les termes utilisés avaient été différents les questions soulevées après cette annonce au journal auraient peut être été différentes.
Autoriser l’état à intervenir dans les foyers et dans l’éducation c’est grave, ça peut être dangereux, même si ça peut s’avérer nécessaire parfois. Mais la situation des enfants en France est elle si dramatique et alarmante qu’il faille pondre une loi ? des campagnes de communication ne seraient elles pas plus utiles ?
Battre comme plâtre son gamin c’est perdre le contrôle et signe d’une profonde perturbation, et je ne suis pas sure qu’une loi de ce type puisse faire quoique ce soit . Le problème est ailleurs.
Mes parents me corrigeaient avec un martinet. Aujourd’hui je me demande comment c’était possible de faire une chose pareille. Je ne peux m’imaginer en train de saisir un objet pour frapper. Mais je n’ai pas d’enfants………
J’aurais voulu qu’ils trouvent autre chose, mais je crois qu’ils ont fait ce qu’ils ont pu, même si parfois j’aurais fait différemment et pas forcément mieux.
Si j’écoute mes grands parents, mes parents, et mes amis, on n’élève plus les enfants de la même façon qu’il y a 60, 40, et 20 ans. Les choses se font naturellement depuis quelques décennies et sans qu’il y ait de loi qui soit intervenue, lever la main n'est plus aussi spontanné (hors du contexte de la maltraitance). Mais je me trompe peut être……….
Je crois que personne n'a l'intention de rire de la maltraitance des enfants, et personne ne pense que c'est un sujet qu'il faut prendre à la légère.
RépondreSupprimerIl faut quand même juste temporiser les choses: une fessée, donnée à bon escient et en dernier recours, n'a certainement pas de graves conséquences sur un enfant (ou alors je suis une gamine complètement perturbée).
Là où c'est problématique, c'est lorsque la fessée est donnée n'importe quand n'importe comment, et n'est qu'une porte ouverte sur tout le reste. Vouloir promulguer une loi sur la fessée, c'est un peu désespérant, parce que pour moi, ça montre que notre gouvernement est face à une problématique qu'il ne peut plus maîtriser: on va mettre tous les parents dans le même panier (ceux qui usent de la fessée une fois l'an, sur la couche et juste en avertissement, et ceux qui en abusent), et légaliser quelque chose qui n'est pas supervisable! Il y a certainement du plus sérieux et du plus profond à creuser là-dessus, mais comme tu le relèves si bien, annoncer un truc comme ça entre la poire et le dessert, ça donne envie de rire, ça montre qu'une fois de plus les médias ne sont pas très futés, et que par ailleurs, le plan de communication n'est franchement pas au point...
Ton blog n'accepte pas les commentaires un peu long; j'ai été obligée de te répondre sur mon blog.
RépondreSupprimerComme je ne peux pas non plus coller l'adresse du billet, je le met en lien sur mon pseudo. Il n'y aura qu'à cliquer dessus pour arriver directement sur mon commentaire :-)
Tu as raison, tout à fait raison, je fais également une différence de taille entre une tape donnée sur les fesses en dernier recours à un enfant ET le battre comme plâtre quel que soit le prétexte/l'excuse. Humilier un enfant n'est pas constructif, ni pédagogique ; à la limite ça soulage le frappeur, et encore, à voir. La maltraitance va au-delà du châtiment corporel : on peut très bien ne jamais lever la main sur son enfant et l'avilir et le déconstruire tout autant, voire plus. Du coup, l'illégalité de la fessée ne rime à rien. Effectivement, le vrai problème n'est pas là, c'est peanuts...
RépondreSupprimerJe pense que c'est aussi facile de faire des lois pour interdire des choses faciles à interdire (comme la fessée) mais c'est beaucoup plus difficile de vraiment changer les choses (parfois plus grave, comme Mahie l'explique très bien) qui ont vraiment besoin d'être changées. Une loi qui interdit la fessée ne changera pas le comportement de parents abusifs. Et les interdictions précédentes n'empêchent pas les filles d'être violées, les femmes d'être battues, et plein d'autres horreurs comme ça. Alors je ne sais pas trop quoi penser.
RépondreSupprimerMahie, je suis d'accord avec toi que c'est une question de famille, pas de génération. Ma mère était battue par son père et je l'ai été, copieusement, aussi, et si j'avais des enfants, je ne saurais pas comment ne pas les frapper. C'est une des raisons pour lesquelles je n'en veux pas.
Il s'agit d'un sujet finalement très difficile et douloureux. Je ne sais plus trop quoi penser ce soir.
RépondreSupprimerMahie, je peux enlever ton commentaire si tu le souhaite mais pourquoi ?
Tu peux m'écrire en privé sur à cette adresse (valable pour tous mes lecteurs): lilienpassant@gmail.com
"Lever la main" n'a pour moi rien de spontané... Je n'ai jamais eu "l'idée" de donner une fessées à mon fils ou de le taper d'une quelconque autre manière. Il m'arrive de lui dire "Putain t'es chiant" (Je sais, c'est pas beau) quand je suis très très énervée, c-a-d rarement. Je me rappelle qu'une fois mon mari lui a donné un gifle.
RépondreSupprimerJ'ai le souvenir que mon père m'a giflé, une fois. J'ai le souvenir qu'une seule fois ma mère m'a giflé quand j'étais ado et je lui ai rendu. J'ai 44 ans et je n'ai jamais reçu d'autres coups de mes parents, ni de me mes grand-mères, pourtant j'ai souvent été menacée du martinet.
Les parents de mon mari disent ne jamais avoir levé la main sur lui. Je suis certaine que ma mère n'a jamais reçu de fessées et mon père qui était né en 1926 non plus (ma grand-mère me le disait toujours : personne n'a jamais levé la main sur mon fils"...) Donc ce n'est pas forcément une question de génération... Peut-être seulement de caractère... De personnes.
Je suis contre les châtiments corporels, of course. Comme je suis contre les femmes battues (et les hommes) mais est-ce que les lois peuvent empêcher les pétages de plombs...?
regarde le chiffre de femmes battues, déjà ça va te donner une indication sur la violence, ensuite imagine-toi que dans la foulée, les enfants des femmes battues trinquent aussi ! Et ensuite, essaie de trouver une solution : la première c'est déjà d'interdire tout châtiment corporel. Ne t'en déplaise, et ne mélange pas état et gouvernement, si l'état il y a plusieurs décennies n'avait pas rendu certains vaccins obligatoires tout comme la ceinture de sécurité, en plus des enfants battus, on aurait plein d'enfants handicapés par la polio ou à la suite d'accidents...
RépondreSupprimerJe n’aime pas trop l’expression «ne t’en déplaise»……ce ne sont que des mots mais ça donne un ton un poil agressif à ton intervention, alors que le but de la discussion jusqu’ici n’a été que de donner un éclairage intelligent sur un sujet visiblement mal compris. Akynou, malgré son expérience dramatique et douloureuse a réagit de façon extrêmement courtoise en comprenant que nous n’avions évidement pas les bonnes cartes en mains. Elle nous a permis de réfléchir sur ce que cette loi pourrait apporter de façon concrète aux familles. Ce que j’en ai finalement compris c’est que peut être ça ne sera pas un frein aux comportements violents, mais qu’en revanche ce sera un moyen d’agir plus rapidement de façon légale, en donnant la possibilité au parent violent d’être pris en charge.
RépondreSupprimerJ’entend qu’ici sur mon blog chacun puisse donner son opinion quel qu’il soit. Sans l’intervention de Akynou j’en serais restée à ma première réaction. Mais je souhaiterais, même si ça n’est pas toujours facile, que l’on respecte les divergences et que l’on utilise un vocabulaire mesuré. On parle de la maltraitance sur les enfants et il est hors de question que le ton monte sur ce sujet.
Ce que tu as dit est frappé au coin du bon sens mais la forme ne m’a chiffonné.
Serait-ce une question de culture ? Ici frapper un enfant n'est pas perçu comme une méthode d'éducation, pas plus que frapper une femme n'est un comportement acceptable. Il y a surement des gens qui frappent les enfants, mais si un éducateur ou un médecin a des doutes, il y aura enquète.
RépondreSupprimerPour avoir euemoi même une mère extrêmement sévère , et très autoritaire, ne toléuirant pas le moindre écart, à la discipline strié , et rigoureuse qu'elle M"imposait , je suis à même de vous dire que des "fessées " c'était tous les jours que je la recevait ! Elle pouvait m'en administrer jusqu'à 5 par jour , complètement nu couché en travers de ses genoux ! Et cette femme , avait une force incroyable, que ce soit une "fessée " à la main, tant qu'à coups de martinet ,ou de "sangle de cuir " ! Un seul maître mot était son " dictât " tu te tais, tu obéis , sinon ce sera pire !
RépondreSupprimerEt inutile de discuter lorsque elle avait dit cela ! Sinon, je " goûtait "au martinet bien " huilé " ou à la "sangle de cuir " !
Que je pouvais recevoir sois dans l'intimité, ou bien en public . Et croyez moi , des " fessées " ,j'en ai reçues des centaines ! Du 1 janvier, au 31 décembre !
Ma mère était inflexible sur mon éducation !
Aussi, quand j'entends dire que de donner des " fessées " peut engendrer tels ou tels troubles chez l'enfant, cela me fait vraiment bien rire !
Certes, me direz vous , recevoir une bonne fessée n'est guère agréable, mais c'est comme tout , il faut bien finir par "accepter " !
J'ai moi-même reçu une éducation stricte mais néanmoins affectueuse. A l'époque, la fessée ne faisait pas débat et le martinet était couramment employé sans que personne ne s'en offusque. Chez moi pas de fessées déculottées mais de bonnes claques sur les cuisses nues qui laissaient de belles rougeurs. vers onze ans elle passa au martinet administré sur les cuisses nues en culottes courtes. Il s'avéra d'une redoutable efficacité pour améliorer mes résultats scolaires et mon comportement. Comme la plupart de mes camarades recevaient une éducation identique, je trouvais cela normal. Je n'ai jamais contesté une punition. Elles étaient méritées et ma mère se montrait juste. Ma docilité l'a sans doute encouragée à continuer mais il ne me serait pas venu à l'idée de me dérober à la punition. Comme vous l'écrivez une correction au martinet "n'est guère agréable", mais c'était quand même fait pour être suffisamment douloureux afin de dissuader de recommencer. Le plus gênant, c'était d'exhiber des cuisses zébrées par les lanières, mais ça faisait partie de la punition. Et puis ma mère me consolait après chaque punition. mais je n'en ai pas reçues autant que vous ; ma mère ne se montrait pas excessive. Elle avait fixé des règles à suivre en matière de comportement et de dotes en classe et il me fallait m'y plier. En cas de non respect, je savais à l'avance ce qui m'arriverait.
SupprimerMême si cette éducation n'est plus dans l'air du temps, elle m'a aidé à grandir et à avoir le sens des responsabilités.