lundi 25 janvier 2010

Jour 6

Ce jour là ayant duré quasiment 48h, je n’ai pu m’isoler avec mon carnet un seul instant et ce n’est qu’une fois de retour dans le froid janvier de l’Isère que j’ai écrit les lignes qui suivent.

Vendredi 15 Janvier 2010.

Aujourd’hui se termine notre randonnée.
Dernière nuit sous la tente et lever avant le soleil pour ne pas perdre une seconde de cette journée qui s’annonce particulièrement chargée. Il faisait 2°c quand nous avons ouvert les yeux et j’ai eu du mal à trouver suffisamment de motivation pour m’extirper de mon duvet. La promesse d’une vraie douche en fin d’après midi m’a considérablement aidé…….à condition qu’il y ait de l’eau chaude dans ma chambre…….., rien n’est moins sur !!!
Ça sent un peu la fin et nous parlons tous déjà d’échanger nos coordonnées pour les photos, les nouvelles, etc…….
Mon avion décolle à l’aube demain et il y a fort à parier que ma nuit à venir sera très courte………tout comme j’aime, aaaargghhhhhhh.
Je regarde mon sac à dos en espérant que j’aurai l’occasion de le ressortir à nouveau très vite et déjà dans ma tête de nouveaux projets se forment…….(à suivre….)
Une heure de marche nous attend avant de rejoindre le minibus qui nous avait conduit à notre point de départ. Petit arrêt au campement du chamelier où nous pouvons admirer son troupeau, puis nous montons rapidement dans le véhicule car une longue route nous attend.



Visiblement nous sentons beaucoup moins bon qu’à l’aller…………..les petits bâtons de «je ne sais quoi» que fait brûler notre chauffeur à l’avant me font sourire. Je me suis habituée à ma peau qui colle et à mon pantalon crado, mais c’est plus difficile pour ceux qui n’ont pas partagé cette semaine avec nous……
Au programme de cette journée interminable, durant laquelle nous avons beaucoup roulé, la visite de l’oasis de Bahariya, sa source d’eau chaude et son musée des Momies dorées.
Il y a des mots qui font rêver, et parmi eux, en ce qui me concerne, «Oasis» arrive dans les premiers (après saucisson, fromage, et vin rouge….tout de même !). Je ne sais pas pourquoi !. On dit bien un «oasis de paix» ? Non ? et dés que ce mot est prononcé mon imagination me plante un décor de rêve, de la fraîcheur mais pas trop………, de la chaleur mais pas trop…….., des corbeilles de fruits à gogo, l’ombre des arbres, le clapotis de l’eau, etc………..
En bref, le paradis………
Nous avons traversé quelques oasis lors de notre retour………et jusqu’à preuve du contraire j’assimilerai désormais ce mot à d’immenses décharges publiques disposant d’une arrivée d’eau et de 3 arbres.



Il m’a semblé que Bahariya venait d’être bombardée juste avant notre passage, et le doute persiste encore. Immondices dans les rues poussiéreuses, maisons à moitié construites ou à moitié détruites…..et surtout, phénomène auquel je n’étais pas du tout habituée, PAS une femme dans les rues !!!!. Du monde, de l’animation, mais que des hommes………ça fait froid dans le dos.
A un moment cependant nous verrons deux ombres noires totalement voilées se tenir sur un trottoir et observant de loin un groupe d’hommes. Je les ai regardées un moment, depuis la terrasse où nous prenions notre repas de midi, avant de comprendre leur manége. Avec un téléphone portable elles ont envoyé un texto à l’un des hommes se situant à moins de 10 m d’elles. Il l’a reçu, s’est alors dirigé vers sa voiture puis est passé prendre les deux femmes chargées de paniers. Elles ne l’ont pas appelé alors qu’il était à portée de voix, et n’ont pas traversé la rue alors qu’il n’y avait que quelques pas à faire……………
Difficile de rester neutre et de ne pas ressentir quelque chose en assistant à ce genre de scène. Tous ces hommes libres, rigolant entre eux, buvant du thé aux terrasses, essayant une moto comme c’était le cas devant nous, parlant à voix haute, les bras nus, la tête découverte…………et ces femmes, que nous verront plus nombreuses en nous rapprochant du Caire, muselées et ayant à peine le droit d’exister à la lumière du jour, sinon sous un voile……



Le musée est à l’image de la ville……..sordide. Une sorte de hangar froid et lugubre sur lequel on tombe au hasard des petites rues. Appareils photos et sacs sont interdits, et c’est avec stupéfaction que l’on découvre dans une pièce froide et mal éclairée l’un des nombreux trésors de l’Égypte. Ces momies magnifiques datant de l’époque gréco romaine sont fascinantes car par les dessins qui les recouvrent elles racontent l’histoire de ceux auxquelles elles appartiennent. Une jeune mariée morte le jour de ses noces, un couple de dignitaires puissants, etc……pour chaque momie j’aurais voulu qu’on me déchiffre son histoire…..
Deux tombeaux à quelques pas du musée me feront le même effet, et ces merveilles au cœur de cette ville en état de décomposition me serrent le cœur.



Nous reprenons notre longue route pour le Caire en début d’après midi et j’alterne les phases d’éveil et de sommeil………..en prévision de la nuit qui m’attend.
L’entrée dans le Caire est épique !! Il semblerait que toute la ville soit sur les routes et nous enchaînons les embouteillages avant de rejoindre notre hôtel. Nous déposons deux de nos compagnons à la gare car ceux-ci prennent le train de nuit pour Louxor où les attend un bateau sur lequel ils descendront le Nil la semaine prochaine. Je les envie un peu car je ne suis pas pressée de rentrer.
Arrivés tard, nous ne disposons que d’une heure à l’hôtel pour nous doucher avant de repartir sur les bords du Nil dans un petit restaurant que j’espère calme et typique et conseillé par notre guide qui nous y a réservé une table.
Emotion dans la salle de bain où je me précipite, le filet d’eau qui coule est froid !!. Impossible cependant de renoncer à une vraie toilette dont j’ai rêvé toute la semaine et qui s’avère indispensable. Je prends mon courage à deux mains et rentre dans la baignoire minuscule en me disant que ce ne sera qu’un mauvais moment à passer et que dans moins de 24h je fondrai littéralement dans l’eau fumante de ma baignoire en France.
Dans la précipitation, je me prends les pieds dans le rideau de douche, me rattrape au bord, pour finalement m’étaler de tout mon long au risque de me rompre les os….......souuuuuupir !!!!
Au moins je suis mouillée et, agréable surprise, l’eau finira par tiédir rendant le rinçage plus agréable………sans être délicieux !
Le restaurant sera à la hauteur de mes craintes, le guet apens réservé aux touristes qui se fient aux conseils de leur guide plutôt que d’arpenter les rues à la recherche de l’endroit idéal. Mais il est trop tard, et la ville trop grande, trop inconnue, trop grouillante de monde malgré l’heure tardive, pour que nous puissions partir à l’aventure. D’autant que le temps passe à toute allure, et que nous devons quitter l’hôtel à 2h du matin pour l’aéroport (et j’espère naïvement grappiller 1 ou 2h de sommeil). Il nous faudra donc subir la sono particulièrement forte d’un chanteur égyptien local, dans une salle glaciale et à moitié vide, et regarder perplexes nos desserts arriver encore sous leur film de cellophane. Décidément ça sent vraiment la fin…..
Personne n’a vraiment envie de s’attarder, les serveurs sautillent sur place en attendant qu’on décampe, et la dernière bouchée avalée on rentrera à l’hôtel pour tenter de dormir avant d’attaquer la longue nuit du retour……..

5 commentaires:

  1. J'aime bien le chauffeur qui fait bruler un peu de "je en sais quoi" :-) Ah vous deviez être mignons après une semaine dans le désert? Alors il est donc faut qu'on ne transpir pas dans le désert?

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  2. Un dernier post plein d'amertume il me semble... j'ai beaucoup aimé tes récits chaque jour, et j'attends avec impatience celui du retour à la civilisation et à l'eau chaude!! en tout cas, j'espère que ce dernier jour n'aura pas mis un voile sur les beaux souvenirs du séjour!

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  3. Un peu dommage, cette fin en demi-teinte, mais bon aussi de remettre la réalité sur des mots paradisiaques tels que "oasis"...On est loin des descriptions fabuleuses de l'Egypte magique, n'est-ce pas?
    Encore merci pour ces splendides récits, moi j'attends avec impatience les nouveaux projets :)

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  4. Bah malgré le retour, ce voyage m'a parut assez magique à moi...
    Pour le reste j'avais déjà entendu parler du Caire en mal...
    Une copine à moi a enseigné à L'Alliance Française du Caire. Elle a pris la décision de rentrer en France quand elle s'est aperçu que ça faisait un an qu'elle s'enfonçait les ongles dans la paume des mains en serrant les poings sur le chemin entre la maison et le boulot tellement les hommes la harcelait... Insultes, mots cochons, mains baladeuses etc...

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  5. Et bien ce dernier jour n'a rien gaché, car c'est aussi ça l'Egypte. Ca faisait juste un drôle d'effet après ces quelques jours sans rencontrer personne dans ce désert magnifique.....

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