dimanche 27 septembre 2009

Why me ?

Il m’arrive parfois de me demander si un petit lutin facétieux ne dirigerait pas ma vie en tirant de temps à autre deux ou trois ficelles histoire de pimenter des moments bien précis de mon existence où je n’aspire exclusivement qu’au calme plat et à la normalité (si ça existe……..ce qui reste à prouver).
Quand je parle de «moments bien précis» ce sont des situations de ma vie où je me retrouve dans un fragile équilibre où le stress peut me tomber dessus à tout moment.
Généralement ces moments sont liés à mon travail car le reste du temps je n’ai pas vraiment un tempérament à m’affoler rapidement (sauf exception).
Mes collègues de travail partagent d’ailleurs avec moi ce doute, concernant l’existence du lutin.
Il suffit que mon employeur disparaisse au bout du monde en me laissant la responsabilité un poil stressante de l’officine pour que les choses partent en sucettes à l’insu de mon plein gré.
En 10 ans d’exercice dans la même pharmacie j’ai essuyé 2 débuts d’incendie, géré 2 œdèmes de Quincke au comptoir avec pompiers et tout le binz, une tentative de suicide……re pompiers, une inondation, la clim rendant l’âme durant la canicule (nous devons maintenir les médicaments à moins de 26 °C), le frigo rendant à son tour l’âme avec tous les vaccins dedans (c’est plus rigolo…..vive les assurances), etc…..etc……et j’en passe…..
Un samedi avec moi au comptoir comme unique responsable c’est une promesse de franche rigolade si le lutin s’en mêle.
Et là, je ne vous cache pas que je passe un week end particulièrement savoureux.
Afin de dépanner une bonne copine qui possède une pharmacie et qui a du s’absenter, j’effectue une garde dans un petit village de Savoie.
J’ai installé mon bivouac hier soir au dessus de son officine (il y a un petit appartement luguuuubre) après une journée de travail dans celle où j’exerce habituellement.
Ca n’est pas la première fois que je travaille pour elle. L’an dernier alors qu’elle était enceinte jusqu’aux dents j’étais venue passer deux fois une semaine dans cet appartement où j’avais particulièrement souffert du froid.
Une garde dans une officine que l’on connait à peine, dans un secteur géographique où l’on n’a pas l’habitude des médecins, avec un logiciel différent, c’est toujours un peu angoissant.
Ca permet de se remettre en question (c’est l’avantage) mais la phrase qui tourne en boucle au fil des heures qui passent c’est «pourvu que tout se passe bien» «pourvu que je sois à la hauteur» « pourvu qu’il n’y ait rien d’exceptionnel à gérer» «pourvu qu’il n’y ait pas d’araignées dans l’appart».
Mon amie qui m’accorde une confiance que j’espère mériter m’avait dit lors de ma première garde «tu verras c’est hyper tranquille !!!!»
En effet, réveillée à 2 h du matin par un médecin surexcité cherchant désespérément une sonde pour un malade………….j’avais passé une nuit assez exceptionnelle à retourner la pharmacie.
«C’est incroyable c’est la première fois que ça arrive» m’avait elle dit.
Hier avant d’attaquer ma garde elle me téléphone et me dit en rigolant «bon, depuis ta sonde il n’y a plus jamais eu de cas de ce type, c’est toujours hyper calme, tu verras !!!».
La nuit a effectivement été tranquille, bien que je n’ai dormi que d’un œil, mais quand j’ai ouvert l’officine ce matin la foule m’attendait avec son lot de surprises.
Première ordo, Morphine, et doses ahurissantes d’anti inflammatoires à provoquer un ulcère rien qu’à la lecture………….
La gestion des morphiniques il faut savoir que c’est que du bonheur en officine………..clé cachée dans un endroit hors d’atteinte, puis coffre planqué au fin fond d’une cave au plafond bas, etc…….sans parler de la délivrance qui prend des plombes.
Bien ! client suivant…………Le pactole, la baraka, le truc dont je rêvais, un cas probable de grippe A à la maison de retraite du coin et une vingtaine d’ordonnances de tamiflu tombant sur mon comptoir sous mes yeux stupéfaits.
Alors moi je dis : Rhâââââââââââââ !!!!!! ça pouvait pas attendre Lundi les catastrophes ??????????

5 commentaires:

  1. mouaaaaaaaaarfff ! On sent que le destin croit en toi !! c'est sûr ! il ne pouvait pas trouver plus habituée aux situations catastrophes que toi !
    du coup, le destin, il est allé se faire un petit week-end sympa pour profiter de l'arrière saison ... et il te laisse en première ligne !
    il a tout compris le destin !!!

    RépondreSupprimer
  2. Je te jure que je ne regarde plus les pharmaciennes de la même façon depuis que je te lis :-D

    RépondreSupprimer
  3. Martin il s'appelle, mon mien de lutin ;) Mais il semble avoir un sacré concurrent facétieux en la présence du tien, dis donc!! Faudrait peut-être qu'on échange, voir ce que ça donne? ;)))
    Et tout comme Mahie: je ne passe plus jamais devant la pharmacie en bas de chez moi sans penser à toi ;)

    RépondreSupprimer
  4. ça me fait super plaisir les filles que votre regard sur la pharmacie change. Je pars du principe que c'est un regard positif.
    J'entends souvent des commentaires pas toujours très sympas du genre "pourquoi des études si longues pour distribuer des préservatifs et du doliprane?", pronnoncés par des personnes qui vont bien, qui n'ont pas de gros traitement et qui ne voient de nous que le coté blouse blanche derrière sa caisse.
    J'aime mon métier, chaque jour apporte son lot de bonnes et mauvaises surprises et on ne s'ennuie jamais.
    Et par dessus tout j'ai une véritable affection pour mes clients.....

    RépondreSupprimer
  5. Le truc qui m'ennerve c'est que je suis cliente de plusieurs pharmacie, pas par choix délibéré mais parce qu'une est à côté de chez mon toubib (celle-là je l'aime pas parce qu'ils ont jamais de génériques) celle qui est sur mon chemin que j'aime bien et celle qui est au centre de Pau qui pratique les meilleurs prix sur la parapharmacie mais qui est aussi responsable de la fermeture de petites pharmacies du centre, je vais aussi parfois à la pharmacie de la poste... En gros depuis deux ans je dois fréquenter régulièrement 5 pharmacies différentes.
    Cela ne me plait pas beaucoup. Avant j'habitais dans une petite ville de l'île de France où j'allais toujours dans la même... J'appréciais d'y être reconnue et d'avoir toujours de bons conseils et quelques papotages... Là, à la "campagne", c'est beaucoup plus indiférent...

    RépondreSupprimer